Tunisie: Journée internationale de la traduction - Colloque international sur 'La Traduction et la Société de demain' les 30 septembre et 1er octobre à la Cité de la Culture

TUNIS — A l'occasion de la Journée internationale de la traduction, célébrée le 30 septembre de chaque année, l'Institut de traduction de Tunis (ITRA) organise un colloque international autour de "La Traduction et la Société de demain" prévu, les 30 septembre et 1er octobre, au siège de l'ITRA à la Cité de la Culture.

« La Journée internationale de la traduction est l'occasion de rendre hommage aux spécialistes des langues et de souligner l'importance de leur travail pour unir les nations, faciliter le dialogue, permettre la compréhension et la coopération, favoriser le développement et renforcer la paix et la sécurité dans le monde », peut-on lire sur le site de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

« Par sa résolution 71/288 adoptée le 24 mai 2017, l'Assemblée générale a désigné le 30 septembre Journée internationale de la traduction, soulignant ainsi le rôle crucial des spécialistes des langues dans le rapprochement des nations et la promotion de la paix, de la compréhension et du développement ».

Le colloque de Tunis sera axé sur trois séances scientifiques verra la participation de spécialistes de la traduction issus de divers pays parmi lesquels les Tunisiens Abdelaziz Ayadi, Ridha Mami, Mongia Arfa Khamessi, Faouzia Ferjani, Hichem Messoudi, Rached Khlifa, Mansour Mhenni et Khaled Haj Ahmed.

Le colloque verra également la participation de Faouzia Mohamed Ali Mourad (Libye), Besma Dajjani (Jordanie), Aldo Nicosia (Italie), Catherine Gravet (Belgique), Muravev Yury et Yana A.Volkova (Russie) en plus de Danh-Than Do et Imen Messoud (France).

Les trois séances seront présidées par Rached Khlifa (1ère séance), Youssef Ben Othman (2ème séance) et Aida Seddik (3ème séance).

Différentes thématiques sont au menu des intervenants aux trois séances scientifiques, en l'occurrence la coexistence, l'interaction et l'acculturation, l'acte de traduction et les influences réciproques qu'il implique varient selon qu'il s'agit de la société d'aujourd'hui ou de la société de demain.

Sur l'affiche du colloque, on constate que le mot « traduction » n'est visible que dans le titre en arabe et non pour les autres versions, française, anglaise et russe. Le Directeur Général de l'ITRAT et président les comités scientifiques et d'organisation du Colloque, a expliqué la raison pour laquelle le mot traduction n'a pas été traduit.

Dans une déclaration à l'agence TAP, il a affirmé que "l'affiche du colloque ne comporte aucune omission, comme on le croit. Le mot traduction n'a pas besoin de traduction. Il suffit de lire la phrase (la Société de demain) dans de nombreuses langues pour se retrouver au coeur de l'activité de traduction."

M. Gira estime que "la traduction est un art et l'art repose sur la rupture du cercle d'attente pour générer la question et la perplexité".

La traduction s'adapte aux besoins sociaux de sciences et de cultures allogènes et à l'aspiration des peuples endogènes à interagir avec les peuples voisins ou éloignés dans ce monde spacieux devenu juste un village malgré sa vastitude", peut-on lire dans la présentation du colloque reçue de la part de l'ITRAT.

La société d'aujourd'hui, qui paraît une société organique dans laquelle chaque individu représente un membre du corps social, ayant une fonction et un rôle efficace et essentiel dans la vitalité de ce corps, a plus que jamais besoin de la traduction pour assurer son apport social. Tant que la langue fait partie du contrat social et que les sociétés sortent progressivement du l'unicité identitaire et linguistique, l'individu a besoin, pour s'intégrer, d'apprendre la langue de son voisin.

La coexistence, l'interaction et l'acculturation sont trois termes fondamentaux pour comprendre le désir des sociétés de demain de briser l'isolement social, d'accéder au monde vaste et accueillant et de découvrir l'autre dans sa spécificité.

La coexistence est un concept qui nécessite un vivre ensemble avec le reste du groupe, ce qui constitue une affaire très complexe de par l'obligation qu'elle impose aux individus de communiquer entre eux avec les moyens de communication dont ils disposent et qui ne seraient pas en partage avec ceux partageant avec eux le même espace social. La traduction pour la coexistence commence lorsque l'immigré sent le besoin d'une langue autre que celle qu'il a acquise pour communiquer et pour subvenir à des besoins fondamentaux tels que le travail, la nourriture et le logement.

La traduction pour la coexistence commence aussi dans les moyens de transport, dans les places, dans les parcs publics et ailleurs. Mais cette communication peut être tronquée parce que l'un des interlocuteurs ne contribue pas efficacement à une parole intelligible pour tout le monde. Commence alors une sorte de coopération, au sens pragmatique du terme, mais elle n'en reste pas moins une coopération éprouvante.

La coexistence dans la société de demain impose des conditions supplémentaires auxquelles la traduction contribue.

L'interaction sociale au sein de grands groupes nécessite le partage des caractéristiques spécifiques, et ce partage se construit au cours de la communication. Mais les nouveaux venus dans une société rencontrent souvent des difficultés à comprendre le système social et les normes culturelles dans lesquelles les gens doivent interagir afin de parvenir au vivre-ensemble. Dans le cadre de l'interaction sémiotique entre les individus et les groupes, la traduction peut aller au-delà de la construction d'une interaction linguistique pour construire une interaction entre d'autres systèmes de signes.

L'interaction peut alors conduire à une entente ou à une mésentente quant à la construction d'une plateforme discursive commune. Et ainsi, on peut s'interroger sur le rôle de la traduction dans la création d'une interaction sociale, réussie ou non, et dans la manière dont les différents groupes ethniques ou culturels construisent des univers variés grâce à traduction.

Finalement, l'interculturalité peut constituer un mode de proximité d'une autre culture conduisant soit à son rejet, soit à son acceptation et à son intégration. La traduction joue souvent un rôle dans cette proximité du fait qu'elle permet à l'étranger de rechercher des structures linguistiques dans la langue cible lui permettant d'initier une proximité entre les différentes structures culturelles.

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