Après que les Remuneration Regulations ont été une nouvelle fois gazetted, mardi soir, sous une différente section de la loi, l'opposition parlementaire dénonce non seulement l'incompétence et l'amateurisme du ministre du Travail et du gouvernement, mais demande aussi que le Parlement soit rappelé d'urgence à ce sujet... Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien, a parlé de toute la polémique entourant le réajustement salarial, lors d'un comité régional dans la circonscription Port-Louis-Maritime-Port-Louis-Est (n°3). Le leader mauve a déploré l'incompétence et à quel point les travailleurs sont «tracassés et emmerdés».
Il est aussi revenu sur le fait que les règlements n'étaient pas bons la première fois et comment il a fallu tout refaire, mardi soir, avant de traiter le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, de «ti kretin sa minis-la, (...) sa boug-la». Il a poursuivi en soulignant que ce gouvernement dirigeait le pays en «amateur» et qu'il était impératif que les travailleurs aient ce qu'ils méritent. Pour cela, il a demandé que le Parlement soit rappelé.
C'est aussi l'avis de Me Shakeel Mohamed, député du Parti travailliste et ancien ministre du Travail. Il fallait, a-t-il dit, que le Parlement puisse siéger en urgence afin de voter une loi avec le soutien de l'opposition en ce sens. Que se passerait-il si Business Mauritius (BM) décidait de contester ces règlements en cour, s'est-il notamment demandé. Car, pour lui, même les règlements de mardi ne tiennent pas la route. «Est-ce que ce serait aux travailleurs de tout rembourser à ce moment-là ?» Rappeler le Parlement est aussi, pour lui, un bon moyen d'éclaircir le flou et de tout faire correctement de façon que BM n'ait pas à objecter à l'avenir.
Pour Shakeel Mohamed, depuis longtemps, le gouvernement en place aurait dû tout bonnement planifier et travailler sur la relativité salariale. Cela, afin de donner plus de visibilité aux employeurs et leur dû aux travailleurs. Au lieu de cela, le gouvernement n'a rien fait, ni le National Wage Consultative Council, qui n'a pas de personnel à temps plein. «Ils le font désormais uniquement dans un contexte électoraliste. Le réajustement salarial aurait dû être fait avant le Budget. (...) C'est clairement à cause de l'incompétence et de l'insouciance du gouvernement que, aujourd'hui, le travailleur est dans le flou.»
Khushal Lobine, fondateur des Nouveaux Démocrates, a abondé dans le même sens que ses collègues. Le fait que le ministre du Travail ait dû venir avec de nouveaux règlements, mardi soir, démontre que les premières comportaient des failles et qu'elles avaient été faites à la va-vite par les parties concernées. «Exceptionnellement, si ce gouvernement tenait à coeur le sort des travailleurs, il aurait dû rappeler le Parlement et faire une proper legislation en ce sens.»
Linion Moris, qui était en conférence de presse hier, a aussi abordé le sujet. Dev Sunnasy, qui a pris la parole sur la relativité salariale, a qualifié ce qui se passait actuellement de «vrai désordre». Il a fait ressortir qu'en moins d'un an, les salaires avaient connu trois hausses et, pour lui, la conséquence avait été lourde pour les entreprises. Il a soutenu être en contact avec plusieurs associations de petites et moyennes entreprises qui lui avaient fait comprendre qu'il n'y avait jamais eu de «consultation» à ce sujet. Pour lui, avec la cherté de la vie et la hausse des prix, la réalité était qu'il faudrait encore revoir le salaire des employés dans pas longtemps.
Ce membre de Linion Moris a aussi soutenu que la menace de Pravind Jugnauth envers BM de se conformer aux règlements n'était que «zes» de sa part. Il a déclaré qu'au final, BM fait le jeu du Mouvement socialiste militant et c'est le parti orange qui sort gagnant de tout ce désordre.