Afrique: 79e Assemblée générale de l'ONU - Consensus pour 2 sièges permanents au Conseil de sécurité pour l'Afrique

Une vue d'ensemble de la salle de l'Assemblée générale lors de l'ouverture du Sommet de l'avenir.

Ouverte le 10 septembre dernier, la 79e Assemblée générale de l'ONU tire vers sa fin. Si sur sa forme et sa durée, elle ressemble bien à tant d'autres Assemblées des Nations unies, son format et son contenu dénotent d'une singularité qui pourrait bien en faire une rencontre historique.

En effet, par son thème, les réunions qui l'ont meublée et les annonces qui ont accompagné sa tenue, cette Assemblée sort quelque peu de l'ordinaire.

Placée sous le thème «Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les générations présentes et futures», cette 79e Assemblée générale a remis au-devant des préoccupations mondiales, l'idéal d'un monde solidaire, pacifique et prospère qui a inspiré les pères fondateurs de l'organisation.

C'est du reste la grande matrice qui a moulé le contenu des allocutions des présidents, chefs de gouvernement ou de délégations qui animent le "Débat général de haut niveau" depuis le 24 septembre. "Le sommet de l'avenir", partie intégrante des travaux de cette 79e Assemblée, organisé les 22 et 23 septembre, s'est inscrit dans cet idéal de visiter à nouveau les objectifs initiaux de la faîtière des Etats du monde reformulé en "Pacte de l'avenir".

Un nouveau pacte qui ambitionne d'orienter l'ONU vers la résolution des plus grands défis actuels de l'humanité : le changement climatique et ses graves conséquences sur l'environnement ; le renforcement de la paix et du dialogue dans le monde ; les problèmes que posent les technologies numériques en particulier l'intelligence artificielle.

Aussi intéressantes que soient ces préoccupations, les Africains qui tendent l'oreille sur les conclusions de cette Assemblée générale retiennent surtout les annonces sur l'élargissement du Conseil de sécurité avec l'attribution de 2 sièges permanents pour le continent. Des 5 membres actuels de ce conseil, les Etats-Unis, la Russie, la France, la Chine et la Grande-Bretagne, seuls les 3 premiers ont officiellement et publiquement marqué leur accord pour cela. Nul doute que les 2 derniers cités vont leur emboiter le pas. Si oui, il ne restera qu'à graver dans le marbre une réforme majeure réclamée de longue date par les pays africains. Mais une fois la réforme actée, comment se fera la désignation des 2 pays africains qui devraient occuper les sièges qui reviennent au continent ?

C'est une importante question à laquelle l'Union africaine devrait commencer à réfléchir, car elle peut être source de frictions voire plus en son sein et entre "pays voisins et frères". De fait plusieurs analystes, sur la base du poids économique, démographique, de la situation géographique ou de la stabilité institutionnelle des Etats, citent volontiers l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte, le Sénégal, le Kenya ou le Maroc pour occuper au nom de l'Afrique les 2 sièges permanents à créer au Conseil de sécurité.

Mais sur cette liste, on pourrait ajouter d'autres pays. Pourquoi pas la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo ou l'Algérie, car l'un et l'autre pourraient exorciser les démons de leurs problèmes internes et émerger comme une force économique, politique et démographique respectable.

Bref, l'ONU ferait bien, en actant cette réforme d'élargissement du Conseil de sécurité de l'accompagner de critères précis, qui faciliteraient la tâche à l'Union africaine.

En attendant, cette 79e Assemblée générale, ne serait-ce qu'à cause de ce consensus pour accorder à l'Afrique 2 sièges au Conseil de sécurité, entre dans l'histoire.

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