Cameroun: Crise anglophone - Stopper la violence chez les jeunes, objectif d'un rassemblement à Bamenda

Le 19 septembre 2024, une bombe avait explosé dans un marché de Bamenda. Ce 26 septembre, un rassemblement était organisé dans cette ville du Nord-Ouest du Cameroun, qui fait partie de la région anglophone du pays, en proie à un conflit séparatiste, pour discuter des moyens de briser le cycle de la violence chez les jeunes.

Dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun, en proie à un conflit armé depuis 2017, opposant des groupes séparatistes à l'armée camerounaise, les jeunes de Bamenda, la capitale régionale, appellent à la création d'un espace sûr pour les deux parties dans la crise séparatiste. Cet appel a été lancé lors d'un événement organisé le 26 septembre 2024, au cours duquel des responsables politiques et des décideurs se sont réunis pour discuter des moyens de briser le cycle de la violence chez les jeunes.

Voulu par 17 organisations partenaires du service civil pour la paix, après l'explosion d'une bombe au marché de Bamenda le 19 septembre, le rassemblement avait pour objectif de comprendre les sources profondes du conflit.

« Nous demandons un lieu sécurisé où aucun jeune ne sera agressé »

Macarious Fandio, coordinateur du Plaidoyer pour l'éducation à la paix, assure : « Les causes majeures de la violence en milieu jeune sont la précarité, le chômage. Deuxième cause : les programmes éducatifs. Donc, il y a beaucoup de choses qui doivent être faites aussi en milieu scolaire. »

Selon Divine Agwetang, un jeune participant, la précarité est un facteur important de l'implication des jeunes dans les conflits violents. Il souhaite la création d'espaces sûrs, loin de la violence. « Personne ne s'occupe de nous, personne n'essaye d'empêcher la violence, lance-t-il. C'est pourquoi nous demandons un lieu sécurisé où aucun d'entre nous ne sera agressé. Nous sommes certains que la paix est possible ».

Le gouverneur de la région Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, exhorte, lui, les jeunes à devenir des ambassadeurs de la paix et à promouvoir une paix durable dans la région : « Cette session est une des manifestations de la volonté de la jeunesse camerounaise de vivre dans une société pacifiée. Cela implique de leur part une mobilisation, afin qu'une paix durable revienne dans notre région, parce qu'elle ne viendra pas d'ailleurs. »

En 7 ans de conflit, les Nations unies estiment que plus de 6 000 civils ont été tués, soit par l'armée, soit par les séparatistes, durant cette crise.

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