Dans nos Notes du lundi 23 septembre et précédentes, l'académicienne Ramisandrazana Rakotoariseheno, en parlant de la réorganisation des sociétés, écrit :
« Le statut est une nouvelle réorganisation des sociétés par l'attribution des privilèges et/ou par la recomposition sociale. Ceux qui ont su imposer leur existence et leur histoire, reçoivent de nouvelles charges honorifiques qui constituent leur nouvelle identité. Dans tous les cas de figures, les identités sont source de légitimité. Ce statut de Velondraiamandreny fut régulièrement renouvelé au cours des différentes conquêtes et chaque toko en possédait de nouveaux. Ce qui est une stratégie idéologique et politique pour qu'ils soient proches du souverain, proximité qui sert à les contrôler tout en flattant leurs egos » ( Notions de Tanindrazana en Imerina à travers l'histoire) ).
Après avoir évoqué les Avaradrano, dont les souches sont issues des Zafimamy ou Zafinandriamamilaza qui sont, jusqu'à maintenant, localisés à Andranomalaza, Ankazodandy, Anjohy, Andriampamaky, Antsapan-drano, Andranomadio, Moratelo, l'historienne aborde les Mandiavato. Selon son étude, les Mandiavato de la vallée de la Mamba, du Jabo et de la Mananara, et dont l'histoire est liée à celle des Tsimiamboholahy « les Mafiloha» et des Tsimahafotsy « les Tsimadilo », sont des groupes très anciens. Leur ancien nom est «Ambohinanjakana » du nom du royaume où ils ont vécu.
Mais ce toponyme, ajoute l'académicienne, sert encore de cadre pour l'inventaire de l'assiette fiscale au règne de Radama Ier (Rainianjanoro, 16 honneurs, sans date, Ny isan-jato sy isan'arivo nanisan-dRadama ), regroupant d'anciens Tompontany comme les Zanamarofotsy, les Andriantsiarona, les Zanadahy. Les Zanadahy exercent le métier de forgerons royaux (P. Callet, 1908, Tantara ny Andriana nanjaka teto Imerina, Histoire des Rois, édition de la Librairie de Madagascar, tome II).
« Ils étaient de grands guerriers, boucliers du royaume contre les Sakalava-Hova du Centre-nord. » Ils s'éparpillent dans le nord du cercle d'Anjozorobe jusqu'à Marotsipoy et Ambohi-miarina aux sources de la Mahajamba. Dans ce groupe descendant des Sept, il y a les Zanakandriandoria, les Zanakandrianato, les Zafindravoromanga, les Zanakandriandapa, Ambohijina, Antokomaro, Miadanimerina.
Les Zanakandriambe sont incorporés dans ce groupe et demandent la permission d'aller au nord d'Ambohitsitakatra vers Imandanja, Soamalaza, Vohidrazana et Ampaho, avec quelques Zafindra-voromanga. « Ce qui était une stratégie pour s'accaparer de nouvelles richesses. Car c'étaient des villages qui jalonnaient la route pour aller au carrefour des pays sihanaka, betsimisaraka-nord, vers le Boina et les baies du Nord-Ouest. »
Les guerres d'Andrianampoinimerina vers le nord de l'Avaradrano et, notamment, l'anéantissement de Manohilahy et d'Ambohi-beloma (ancien Tsimitsahamila), ont pour but de sécuriser de nouvelles routes et de favoriser le commerce inter-royaumes. Les Mandiavato, originaires de l'Avaradrano proche, sont également envoyés dans ces nouvelles marches lointaines.
Ils englobent de nombreux sous-groupes. Les Zafindranantra à Betafo, Antoby, Anjozorobe, Anosimanarivo, Vodivato, Ambohimijery ; les Zafin-dratrimo à Ambohitrimo, Ambohidraondriana Anosi-vola; les Zafindrakimboro à Manohilahy, Antanivao ; les Zafindriambemanjaka à Ambondrona ; les Manendy à Ambohitrimanendy, Ambohitrimbe ; les Zafindriantsilany à Ankerana, Vohitrevo, Samiamandry ; les Zafindraonimamdimby à Amboniriana, Ambongabe, Morarano, Tsiandanitra ; les Zanakandranotsara à Ambohimiarina, Ambohi-tratsery, Amborompotsy ; les Bezanozano à Ambohi-bazoina, Ambohitsitankady; les Zafindriantoho à Morafeno, Ambohimirary, Betatao, Ambohitsilo ; les Zafindravoromanga à Ambohiborimanga ; les Zafintomporanga à Antsahabevary, Soamalala, Vohidrazana ; les Zafindramadiomby et quelques Zanakandriambe à Ampamaho ; les Zafindravolarano et Zanakandriambe à Imandanja ; les Zafimaromby et les Zanakandriambe à Sahabemoka ; et les Tsimihafa à Ambohibeloma.
Quant aux Zanakan-drianato, ils sont originaires des environs d'Ilafy au début et sont parmi les plus valeureux, relevant directement du roi Andrianampoinimerina, pour services rendus dans les guerres contre les Sakalava. Ils deviennent des « Velondraiamandreny » et leurs privilèges sont identiques à ceux des Antairoka (circoncision, prémices, dispense du « vodihena »).