Le dépôt des candidatures pour les futurs maires et conseillers municipaux est désormais fini à Madagascar. Le cas d'Antananarivo, ville disputée par le régime et l'opposition, a été particulièrement scruté. Une candidature surprise a d'ailleurs créé l'évènement : celle du fils de l'ex-président Marc Ravalomanana, empêché de se présenter pour d'anciennes dettes contestées par ce dernier.
Le suspens a été ténu jusqu'au bout à Antananarivo. C'est à la nuit tombée qu'Harilala Ramanantsoa a déposé sa candidature au nom de l'Irmar, la coalition du pouvoir. Entrepreneuse réputée et candidate indépendante pour la capitale en 2015, elle a été nommée il y a un mois présidente de la délégation spéciale (PDS) d'Antananarivo, une fonction temporaire de remplacement du maire élu.
Face à elle, plus inattendu, Tojo Ravalomanana, propulsé par son père, l'ancien président Marc Ravalomanana. Pour le premier opposant du pays empêché de se présenter, son fils cadet de 45 ans apparaît comme le candidat de circonstances. Au-delà de son patronyme cher aux Tananariviens, sera-t-il capable, sans expérience en politique, de gérer la première ville du pays ? « Il s'appuiera naturellement sur les instructions de son père [maire d'Antananarivo de 1999 à 2002] », répond un membre du bureau politique du TIM, le parti fondé et présidé par Marc Ravalomanana.
Reste qu'il ne sera pas le seul visage de l'opposition en course. Tahina Razafinjoelina, ex-candidat à l'élection présidentielle, entend proposer une « troisième voie » en briguant lui aussi l'hôtel de ville. Il est soutenu par le Kôlekitifa an'ny Malagasy, la deuxième force d'une opposition résolument divisée.
Selon les chiffres encore provisoires donnés par la Céni jeudi, une centaine de communes du pays se trouvent sans candidats malgré le report d'une semaine pour laisser le temps aux retardataires de déposer leur dossier. Une décision qui avait, justement, été prise face au faible nombre de participants engagés dans la course.