Une promotion pour l'entrepreneuriat féminin. La Grande Île fait désormais partie des neuf pays africains pilotes pour le programme «Woman Entrepreneurs Finance Initiative Code» de la Banque mondiale. Il s'agit d'une initiative qui vise à développer l'entrepreneuriat féminin à travers la facilitation de l'accès au financement pour les entreprises gérées par des femmes, le renforcement du leadership féminin, mais aussi la création d'emplois stables et durables. Hier, au siège de la Banque mondiale à Anosy, s'est tenu le lancement de ce programme.
«C'est une initiative qui a été lancée en octobre 2023 à Marrakech lors des assemblées annuelles de la Banque mondiale. Elle vise à introduire une centaine de pays pilotes à travers le monde. Madagascar fait partie des neuf premiers pays pilotes en Afrique à bénéficier de ce programme», a expliqué Consolate K. Rusagara, practice manager au sein de la direction finance, compétitivité et innovation de la Banque mondiale. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des Finances, a pour sa part mis l'accent sur le fait que les lignes commencent à bouger pour l'entrepreneuriat féminin.
«Maintenant, une étape est franchie et Madagascar se réjouit d'avoir validé sa nouvelle stratégie nationale de l'inclusion financière. Elle met l'accent sur l'amélioration de l'accès aux services financiers pour les femmes ainsi que pour les micro, petites et moyennes entreprises», a-t-elle affirmé. Il s'agit pour le grand argentier d'une nouvelle étape dans l'autonomisation économique des femmes à Madagascar.
Elles sont quatre à être championnes nationales du WE Finance Code. Des femmes qui se sont illustrées dans le monde des affaires. Pour ces femmes entrepreneures, le fait d'intégrer le programme témoigne du chemin parcouru jusqu'à présent. Toutefois, il reste encore beaucoup de chantiers à faire pour rendre effectif le développement de l'entrepreneuriat féminin.
En témoigne Fanja Razakaboana, présidente du Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar et championne nationale du WE Finance Code, avec trois autres pointures de ce domaine de l'économie. «Par rapport à l'accès au financement, actuellement, il y a une méconnaissance des femmes entrepreneures des outils qui sont proposés. Beaucoup de femmes n'ont pas accès à ces informations étant donné qu'il y en a qui ne sont pas dans des réseaux d'affaires ; cela peut constituer un frein pour l'accès au financement», explique-t-elle lors d'une table ronde hier.
Le fait de les intégrer aux groupements patronaux peut, par exemple, les aider à mieux cerner les opportunités, selon la présidente du GFEM.