Ziguinchor — Paterne Diatta, le directeur du Centre de recherches agricoles (CRA) de Djibelor, a appelé, jeudi, à vulgariser les actions de l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
"L'Institut sénégalais de recherches agricoles abat un travail énorme dans la production de semences et de compostes, qui, malheureusement, n'est pas connu des populations", a-t-il déploré.
Il s'exprimait à Djibelor, près de Ziguinchor, à l'occasion des journées portes ouvertes organisées par l'ISRA, en prélude de la célébration de son cinquantenaire de l'existence.
"Durant ces journées portes ouvertes, nous allons montrer nos plateformes de compostage et nos installations de production de pré-base (semences) aux visiteurs et aux partenaires", a-t-il fait savoir.
Il a indiqué que le centre de Djibelor, qui est une antenne de l'ISRA, est en train de développer des "formules" de compostage inspirées des pratiques ancestrales. L'objectif consiste à lutter notamment contre la salinisation des terres.
"En Casamance, nous disposons suffisamment de matières végétales pour développer ces formules", a-t-il confié. Il a, toutefois, invité l'Etat à mettre des moyens à la disposition de l'ISRA pour faire face à l'avancée de la langue salée.
Revenant sur l'importance des journées portes ouvertes, il a insisté sur la multiplication de "telles actions" pour permettre aux populations de s'approprier les techniques et résultats de recherches générés par l'ISRA.
"Nous travaillons avec l'ISRA dans le cadre de la rizipisciculture et nous avons constaté une avancée de la salinisation, notamment au niveau de l'embouchure du fleuve Casamance", signale Modou Diaw, chercheur au Centre de recherche océanographique de Thiaroye.
Selon lui, ce phénomène menace la riziculture, et surtout, les ressources halieutiques. "Les pêcheurs ont constaté une raréfaction des grandes crevettes ", a-t-il dit.