Matam — La route reliant la commune de Matam aux villages de Tiguéré Ciré et Tiguéré Yéné a été coupée par les eaux du fleuve Sénégal, rendant quasi impossibles les déplacements des populations vers Matam et Ourossogui (nord), a indiqué à l'APS Saidou Bâ, un habitant de Tiguéré Yéné.
"Cette route, l'une des deux qui nous permettait de rallier Matam, Ourossogui et les autres localités situées sur la route nationale 2 a été envahie par les eaux. Ce qui rend désormais difficile nos déplacements", a expliqué M. Bâ, ambulancier travaillant au poste de santé de Tiguéré Yéné, dans la commune de Nabadji Civol.
Il dit vivre une situation inédite à cause de la montée des eaux du fleuve Sénégal.
Il signale que "plusieurs voitures sont restées bloquées pendant plusieurs heures, jeudi matin", en tentant de traverser la perte immergée de la route.
"Deux voitures qui assurent le transport entre les deux villages et Matam, en passant par le pont de Diamel, se sont embourbées, ce qui a freiné net leur avancée. Nos tentatives de les sortir de cette situation sont restées vaines", s'est-il désolé.
Sur des vidéos qu'il a transmises à l'APS, on aperçoit des passagers poussant deux véhicules presque à moitié immergés et embourbés, pendant qu'un autre groupe de passagers composé de femmes attendent sur la terre ferme.
Saidou Bâ explique avoir tenté de sortir en vain l'un des véhicules emboubé. Même les motos-Jakarta n'ont pas été épargnées, dit-il.
La piste menant vers Ndouloumadji, que les habitants de ces villages frontaliers à la Mauritanie pouvaient emprunter, est elle aussi impraticable, a informé Saidou Bâ.
Les habitants de ces deux villages distants de Matam de seulement sept kilomètres ne peuvent non plus passer par le bras du fleuve pour se rendre dans d'autres localités.
"Nous ne disposons que de petites pirogues qui ne peuvent assurer le transport fluvial actuellement, à cause du niveau des eaux. S'y ajoute l'état de la digue de protection dont une partie a cédé. Ce qui empêche les charrettes de passer", a-t-il expliqué.
Les villages de Mandioua et Gourel Doro sont également confrontés à ce même calvaire.
Les habitants des villages du Dandé Mayo nord se rendent très souvent à Matam et Ourossogui pour se soigner, ou faire leurs courses.