Sénégal: Sédhiou / Les prévisions météorologiques pour mieux s'adapter aux changements climatiques - les organisations paysannes et les communicants à l'école du PCAE

27 Septembre 2024

Le vent des changements climatiques se secoue avec fracas la planète terre et affecte considérablement le secteur primaire en particulier.

Les organisations paysannes et les éleveurs vivent déjà les effets induits et sonnent l'alerte. A leur secours, le programme de compétitivité de l'agriculture et de l'élevage au Sénégal (PCAE) engage une série de sessions de renforcement de capacités techniques des acteurs du monde rural et des radios communautaires en vue de mettre en valeur l'information climatique. Ce qui permettra d'assurer une adaptation et d'une atténuation de ces effets et une autosuffisance alimentaire. C'est l'objet de cet atelier de deux ouvert à Sédhiou hier, jeudi 26 septembre.

Les effets des changements climatiques sont de plus en plus perceptibles sur le vécu quotidien des populations de la planète avec un ressenti plus feutré sur les acteurs du secteur primaire qui tirent l'essentiel de leurs revenus de l'agriculture et de l'élevage. Et comme toute possibilité d'adaptation et d'atténuation de ces effets, le programme de compétitivité de l'agriculture et de l'élevage au Sénégal a initié des sessions de renforcement de capacités techniques des acteurs locaux que sont les producteurs, les jeunes, les femmes et les responsables des radios communautaires en lien avec les offres de services climatiques dans les zones d'intervention.

« Il s'agit de renforcer les capacités techniques des acteurs sur les différentes stratégies d'adaptation au changement climatique. Le secteur de l'agriculture est très vulnérable par rapport aux effets des changements climatiques. Pour ce qui est de la stratégie, le focus est mis sur la valeur ajoutée de l'information climatique dans la planification des opérations agricoles et pastorales pour une meilleure adaptation de l'agriculture » a expliqué Adama N'doye, expert en sauvegarde environnemental de ce programme au ministère de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l'élevage.

Situation alarmante, selon le référentiel de la COP de Paris !

Sur le terrain, la situation est alarmante à l'échelle de la planète, relève Djibril Diagne expert junior en changement climatique agriculture et sécurité alimentaire au ministère de tutelle. Toutefois, il rassure des conditions d'atténuation selon les zones. « Si on considère le niveau international, on peut dire que la situation est alarmante en ce sens que ce qui a été retenu lors de la COP de Paris, c'est de maintenir la température à 1.5 °Celsius alors que dans certains points de la planète, certains pays ont atteint les 2 degrés ».

Et de poursuivre « la situation dépend d'un pays à un autre. Le Sénégal est un pays qui a une capacité de résilience un peu particulière pour le secteur de l'agriculture avec les différentes zones agricoles qui nous offrent une diversité sur le plan hydrographique, hydrologique et pédologique qui nous permet de s'adapter par rapport aux changements climatiques. Et dans cette zone on peut avoir des effets d'atténuation et d'être comptabilisé dans tout ce qui est action co-bénéfice et permettre d'accroitre la résilience ».

L'action anthropique au centre du mal

Si l'on en croit Jean Jacques Dione, le chef du service départemental du développement rural de Vélingara, le comportement de l'homme est au centre de ce déséquilibre : « dans le monde, l'agriculture fait partie des premiers facteurs d'émissions de gaz à effet de serre et surtout par rapport à nos pratiques culturales. C'est aussi de faire en sorte que les intrants comme les engrais ne puissent pas nuire à notre quête à l'autosuffisance alimentaire et par rapport aux paquets techniques mis en place dans les parcelles. Il est vrai que nous sommes à seulement 22% de taux d'utilisation d'engrais donc loin en deçà de la norme. La recherche évolue et les engrais bio sont aussi disponibles ». Le SDDR de Vélingara d'ajouter que « les débroussaillements à tout va, les feux de brousse et autres actions anthropiques portent un préjudice énorme à l'écosystème ».

Pour sa part, Ousseynou Sow, le responsable du bureau de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie du Sénégal (ANACIM) pour les régions de Kolda et de Sédhiou, la gestion de l'information climatique demeure indispensable : « nous assistons de plus en plus à une pluviométrie très variable. Quelquefois, ce sont des pluies abondantes et parfois très faibles. A cela s'ajoute la hausse des températures des mers. Et donc la gestion de l'information climatique à courte et moyenne échéance est un intrant indispensable ». Les organisations paysannes semblent avoir bien retenu le principe, du moins si l'on en croit Mme Khadidiatou N'daw, la présidente des productrices de Koumpenthoum qui atteste de l'importance de ces informations climatiques « pour mieux s'organiser et orienter ses activités culturales ».

Le bon à diffuser est donc disponible pour les acteurs des radios communautaires pour distribuer les messages clés jusque dans les coins les plus reculés du pays. « Nous avons appris beaucoup de notions sur les informations climatiques et les stratégies de diffusion en direction de nos communautés paysannes. Nous veillerons à mieux les traiter et diffuser en temps réel pour accompagner les destinataires » dixit Mme Aida Gaye, la directrice de la radio Espoir FM de Tambacounda

A rappeler que le programme de compétitivité de l'agriculture et de l'élevage est porté par le gouvernement du Sénégal sur financement de la Banque mondiale et du FIDA en vue de la création d'opportunités d'affaires au profit des producteurs.

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