Hier matin, une armada d'agents de la Special Striking Team (SST) a fait une descente vers 8 heures du matin chez la famille Ramsoonder à Solférino, Vacoas. Selon nos informations, ce jeune n'est ni un trafiquant de drogue ni un terroriste. Bref, il est loin d'être un dangereux criminel. En fait, Shakil Ramsoonder souffre d'une maladie qui l'empêche de sortir de sa chambre.
On ne comprend pas pourquoi il aura fallu 20 policiers de la SST pour cette descente et arrestation. Un voisin qui a été témoin de cette opération nous dit qu'il croyait que la police recherchait de la drogue ou des armes. Après avoir appris que la descente était liée à une affaire de violation présumée de l'Information and Communication Technologies Act (ICTA) pour laquelle Shakil Ramsoonder avait été arrêté, le voisin n'a pu s'empêcher d'exprimer son indignation : «Mais c'est un brave garçon sans histoires qui ne sort que très rarement de sa chambre. Il ne ferait même pas de mal à une mouche. Pourquoi cette descente musclée ?»
«Est-ce ainsi qu'on convoque un témoin ?»
Contacté, l'avocat du jeune homme, Me Kushal Bansoodeb, nous parle d'une interpellation. «La police l'a emmené aux Casernes centrales pour l'interroger. Pour la police, mon client est un témoin, pas un accusé.» Est-ce ainsi qu'on convoque un témoin, avons-nous demandé, en vain. Si c'est la SST qui a procédé à l'arrestation ou l'interpellation, ce sera au Central Criminal Investigation Department de mener l'enquête, selon nos informations. En tout cas, Shakil Ramsoonder semble bien être en état d'arrestation. Et ses parents sont inquiets car le jeune homme ne doit pas être exposé au soleil, qui tape fort à Port-Louis.
Une fouille a aussi été effectuée dans la chambre de Shakil Ramsoonder et les agents d'Ashik Jagai avait au préalable pris le soin de fermer la porte. Une source aux Casernes centrales nous confirme que l'arrestation est liée à la politique. «À la veille des élections, lakwizinn veut museler toutes les critiques du gouvernement. Je pense que cette arrestation musclée a été décidée pour faire peur. À Shakil Ramsoonder et aux autres internautes.»
Un des proches de Shakil est abasourdi : «Pourquoi la police n'utilise-t-elle pas cette supposée force de frappe qu'est la SST pour aller faire des descentes dans les quartiers chauds, où la drogue fait des ravages et tue nos jeunes ?» À hier après-midi, Shakil Ramsoonder subissait toujours un interrogatoire en compagnie de son avocat. Constat de notre source aux Casernes centrales : «Voilà où notre police en est réduite : à persécuter les plus faibles et les opposants.»