Au Cameroun, l'ONG Amnesty International et d'autres organisations de la société civile appellent à la libération de six jeunes militants politiques, arrêtés entre le 9 et le 11 septembre 2024, dans la ville de Figuil, dans la région du Nord. Ces jeunes gens arboraient, pour certains, des tee-shirts avec un message jugé subversif lors de leurs interpellations. Les ONG dénoncent une tendance à la répression de toute contestation dans le pays, à l'approche de la prochaine élection présidentielle.
Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
Selon des sources à Garoua, ces jeunes militants appartiennent à l'association Pouvoir au peuple camerounais (PPC). Arrêtés depuis trois semaines et placés en garde en vue dans les cellules de la gendarmerie, ils seraient poursuivis notamment pour « attroupement illégal, incitation à la révolte, trouble à l'ordre public », soutient l'ONG Nouveaux droits de l'Homme Cameroun.
En appui à ces accusations, il est reproché à certains d'avoir porté des tee-shirts sur lesquels étaient inscrits la mention « pouvoir au peuple ». Pour d'autres, d'avoir participé à une manifestation non autorisée, avance Nouveaux droits de l'homme Cameroun. Un stock de tee-shirts avec des messages que les autorités jugent subversifs auraient aussi été découverts chez une jeune femme, comptant parmi les arrêtés.
Une autre organisation de défense de droits humains, active à Garoua, soutient que les six militants et sympathisants de PPC n'ont jusqu'ici bénéficié d'aucune assistance juridique.
« À un an de l'élection présidentielle, les arrestations arbitraires et les détentions de personnes perçues comme critiques à l'égard du régime se multiplient », a constaté Amnesty International dans un communiqué. Celle-ci appelle, de concert avec les ONG locales de défense de droits humains, à la « libération immédiate et sans conditions » de ces jeunes gens.
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