Au Burkina Faso, les autorités ont diffusé ce dimanche soir ce qu'elles appellent des « éléments de preuves » d'une tentative de déstabilisation qu'elles avaient dénoncé lundi 23 septembre 2024, et impliquant selon elles de nombreuses personnalités qui ont pour point commun d'exprimer leur critique envers la junte. La télévision publique a diffusé une vidéo de repentir de trois hommes, dont celui qui a été présenté comme le chef des conjurés, le commandant Ahmed Kinda. Une vidéo posthume puisque l'ancien patron des forces spéciales a été tué alors qu'il tentait d'échapper aux enquêteurs, avait affirmé le ministère de la Sécurité.
Face caméra, l'ancien patron des forces spéciales, entouré par deux complices, dit avoir été interpellé à une gare routière à Niamey le 30 aout 2024, alors qu'il attendait deux personnes censées lui présenter les caches d'armes.
Ne les voyant pas arriver, il aurait informé le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, ex-putschiste en exil à Lomé, le lieutenant-colonel Romeo Ouoba, et le journaliste Abdoulaye Barry. C'est d'ailleurs via ce dernier que le journaliste Serge Mathurin Adou lui a trouvé une chambre d'hôtel pour la nuit à Niamey. Ahmed Kinda explique comment l'opération a été planifiée, et avec quelles ressources humaines et matériels : il affirme avoir demandé 150 hommes, de l'armement et du matériel de communication.
« Nous avons fait appel à des mercenaires à travers Abdoulaye Barry. Ce sont des Centrafricains », soutient-il. Pour l'armement, des fusils AK-47 pour chacun, 10 mitrailleuses lourdes PKM, 10 lance-roquettes RPG-7, et 4 mortiers. « Dès lors que le jeune m'aurait indiqué où se trouvaient les hommes, et le matériel, j'allais faire une ré-articulation et on allait se mettre en mouvement », conclut celui qui selon le ministre de la Sécurité a été tué alors qu'il tentait de s'échapper, au moment où il devait montrer le site de ces caches d'armes.