Le Syndicat kényan des travailleurs de l'aviation (Kawu) a rejeté, dimanche 29 septembre 2024, la proposition d'investissement et de gestion du groupe Adani, dans l'aéroport international de Nairobi. Après plusieurs jours de grève, les travailleurs ont pu consulter le texte du projet. Le syndicat avait dix jours pour se positionner. Il a donc choisi le rejet.
« L'accord frauduleux d'Adani doit être annulé » s'indigne Moss Ndiema, secrétaire général du Kawu. Il dénonce « un stratagème visant à piller les ressources publiques » kényanes.
Dans sa proposition, Adani s'engage à investir plus de 1,8 milliard de dollars dans la modernisation de l'aéroport Jomo Kenyatta. En échange, il prend une participation de 18% dans l'infrastructure, en obtient l'exploitation pour 30 ans, ainsi que le foncier alentour pour y construire notamment des hôtels et bénéficie d'un régime fiscal favorable. En outre, l'État kényan s'engage à ne pas construire d'aéroport concurrent.
Un accord jugé comme défavorable au Kenya
Le Kawu dénonce un accord défavorable auKenya, passé sans appel d'offre, pour le bénéfice d'une élite proche du pouvoir. Son inquiétude est partagée. « L'accord devrait inclure une deuxième piste dans les cinq premières années et un investissement dans notre transporteur national, écrit sur X, Mohamed Hersi, ancien président de la Fédération du tourisme kényan. Adani a donné la priorité aux hôtels et aux galeries marchandes. On met la charrue avant les boeufs. »
Mardi, le projet Adani a fait l'objet d'une audition au Sénat. Le Kawu devrait rencontrer les autorités dans la semaine.