Le paysage électoral à Maurice révèle des dynamiques intéressantes dans la répartition des électeurs par tranche d'âge. Avec un total de 340 000 électeurs, soit 35,8 %, la tranche d'âge des 40 à 59 ans représente le plus grand groupe. Ce constat est significatif, car il met en lumière une partie de la population qui, bien que majoritaire, se sent délaissée par les mesures gouvernementales actuelles.
Ce groupe d'âge est suivi par les électeurs âgés de 60 à 99 ans (25,6 %) ; de 30 à 39 ans (18,2 %) ; de 25 à 29 ans (9 %) ; et enfin de 19 à 24 ans (9,8 %). Notons que les jeunes de 18 ans ne représentent que 1,3 % des électeurs alors que ceux âgés de 100 ans et plus constituent une fraction infime de 0,017 %.
En effet, alors que le gouvernement, dans ce contexte électoral, déploie divers efforts pour séduire les électeurs de toutes les tranches d'âge, il semble que ceux âgés de 40 à 59 ans n'ont pas bénéficié de la même attention. Les pensionnés, par exemple, ont vu leurs pensions augmenter, mais cette augmentation ne répond pas pleinement aux besoins d'une classe ouvrière, qui se débat avec des défis économiques croissants. Parmi les mesures phares pour les jeunes, le prêt-logement à 0 % d'intérêt aux 18 à 35 ans, promis par Pravind Jugnauth, mérite d'être souligné.
Bien que cette initiative puisse faciliter l'accès à la propriété pour les jeunes, elle aurait pu être étendue aux électeurs de 40 à 59 ans, qui sont souvent les principaux emprunteurs. En réalité, cette tranche d'âge est cruciale non seulement pour le marché du travail, mais aussi pour la stabilité économique du pays. Les jeunes de 18 ans, bien que minoritaires avec 1,3 % de l'électorat, ont également été «gâtés» avec des mesures comme l'accès à Internet gratuit et d'autres avantages budgétaires.
Il est frappant de constater que, bien que les jeunes reçoivent un soutien substantiel, la tranche des 40 à 59 ans, fréquemment responsable de la charge financière familiale, demeure sur sa faim. Ce groupe, qui comprend de nombreux professionnels et membres de la classe moyenne, est largement touché par des enjeux tels que le coût de la vie et l'accès aux prêts hypothécaires. Les mesures mises en place, bien qu'elles aient leurs mérites, semblent négliger cette catégorie d'âge.
Si le gouvernement souhaite véritablement répondre aux attentes de tous les électeurs, souligne-t-on, il serait judicieux d'envisager des mesures qui leur profitent aussi. «En somme, alors que le gouvernement s'efforce d'attirer l'attention des électeurs à travers des mesures variées, il est essentiel qu'il ne perde pas de vue les besoins de la majorité silencieuse. Ignorer la voix des 40 à 59 ans pourrait avoir des conséquences néfastes aux prochaines élections, car ce groupe est susceptible d'avoir un poids significatif dans le choix électoral », souligne un observateur politique.