Le Docteur Jang Hee Im, directeur pays du Koica Kenya Office, est actuellement à Madagascar. Hier, il a rencontré les étudiants de l'université d'Antananarivo. Au cours d'une entrevue avec L'Express, il a dressé un bilan positif de l'activité de la Koica à Madagascar depuis plusieurs années.
Monsieur Jang Hee Im, pouvez-vous parler de la Koica et de ses relations avec Madagascar ?
L'agence coréenne de coopération internationale (Koica) est une agence qui a été créée en 1991 pour participer à des programmes de développement et de coopération. Nous travaillons avec le gouvernement et la population malgaches depuis plusieurs années, sur de multiples programmes et avec plusieurs partenaires. L'objectif est de soutenir plusieurs projets de développement de la Grande île.
Quelles raisons vous amènent actuellement à Madagascar ?
La raison de ma visite est de faire connaître aux Malgaches les perspectives et les initiatives du peuple coréen qui soutient la population malgache à travers la Koica.
Quels sont les principaux programmes de la Koica à Madagascar ?
La Koica travaille actuellement sur trois grands projets à Madagascar. Le premier porte sur la protection de la biodiversité sur plusieurs sites, notamment la Montagne des Français, qui abrite une aire protégée dans le Nord de l'île, mais aussi dans les parcs nationaux d'Andohaela et de Marojejy. Nous travaillons aussi pour la sécurité alimentaire dans le Sud de Madagascar et l'octroi d'aides alimentaires pour les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
Nous les aidons également dans des projets comme la mise en place de jardins scolaires et communautaires pour qu'elles puissent produire la nourriture dont elles ont besoin. Nous formons aussi des médecins, en collaboration avec la Future Foundation, une institution basée en Corée du Sud.
Quelle est la somme des aides coréennes allouées à Madagascar à travers la Koica ?
Pour la protection de la biodiversité, nous avons alloué une somme de six millions de dollars sur quatre ans, de 2021 à 2024. Il en va de même pour les projets liés à la sécurité alimentaire, on parle d'un financement de six millions de dollars sur quatre ans, sur la même période. Enfin, pour la formation des médecins et du personnel de santé dans les hôpitaux publics des districts de l'île, la Koica a alloué une somme de huit cent mille dollars.
Quelles seront alors les perspectives futures de coopération et est-ce que la Koica joue un rôle de facilitateur pour les investissements privés coréens à Madagascar ?
Lors du dernier sommet Corée-Afrique, auquel le président de la République Andry Rajoelina a pris part, les deux pays ont évoqué les possibilités de discussion entre les deux pays et la résolution des problèmes auxquels la Grande île est confrontée, comme la sécurité alimentaire.
En tant que directeur pays de la Koica, je peux effectivement formuler un avis sur la question. Mais il y a plusieurs modalités dans le développement de partenariats futurs. Il y a les programmes qui sont déjà développés par la Koica à Madagascar, mais il ne faut pas omettre le rôle du secteur privé coréen et de plusieurs autres agences publiques. Mon souhait est qu'il y ait plus de compagnies coréennes qui investissent dans la Grande île, et je pense qu'il y a plusieurs opportunités à creuser de ce côté.
Quelle est la place de Madagascar dans la stratégie de développement de la Koica en Afrique ?
Écoutez, notre stratégie ne consiste pas seulement à avoir des résultats tape-à-l'œil. Nous essayons aussi de tirer des leçons sur les projets qui ont déjà été réalisés. Cela nous servira aussi de ligne directrice pour tous les autres projets et pour attirer de nouveaux partenaires.
Il est à noter que nos moyens financiers sont assez limités. Cela implique que nous devons trouver l'équilibre et voir dans quels domaines il est possible d'étendre les horizons de coopération avec le gouvernement, afin qu'il puisse également assurer la pérennité des projets une fois mis sur les rails. Il y a eu des résultats positifs dans plusieurs projets concernant la biodiversité ou encore la formation des médecins, et nous essayons maintenant de discuter avec nos partenaires, tels que l'Unesco ou encore le Programme Alimentaire Mondial.
Nous verrons par la suite les possibilités d'étendre la coopération, mais il y aura des panels d'évaluation.