Madagascar: Santé de la femme - Le plaidoyer pour l'avortement sécurisé continue

Deuxième tentative. Le mouvement Nifin'Akanga continue de plaider pour la légalisation de l'interruption thérapeutique de grossesse (ITG). « Nous collaborons avec le Parlement pour voir la meilleure stratégie pour faire avancer la proposition de loi sur l'ITG », a déclaré Lovatiana Andriamboavonjy, fondatrice de cette association féministe, samedi, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale pour le droit à l'avortement sécurisé.

La première tentative est un échec.

Elle a été retirée de l'ordre du jour de la séance plénière de l'Assemblée nationale en 2022. L'ex-députée Masy Goulamaly, qui a été l'initiatrice de cette proposition de loi, avait rapporté que les membres du bureau permanent l'avaient refusée pour des raisons de culture, de valeurs malgaches et « qu'il s'agirait d'une loi importée que l'on souhaite imposer à Madagascar ».

Cette proposition de loi aura-t-elle plus de chances de passer avec les nouveaux membres de la Chambre basse ? En tout cas, Nifin'Akanga appelle les parlementaires et les membres du gouvernement « à l'examiner de manière sérieuse, dans le but de se conformer aux recommandations des organismes internationaux de santé tels que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou encore le Protocole de Maputo, qui reconnaissent que l'accès à un avortement sécurisé est un pilier fondamental de la santé publique et des droits humains ».

« En adoptant cette loi, Madagascar pourra non seulement sauver des vies, mais aussi offrir aux femmes malgaches le droit de préserver leur santé et leur vie », insiste Nifin'Akanga.

À Madagascar, la santé et la vie de milliers de femmes sont en péril chaque année. Elles sont obligées d'avoir recours à des pratiques d'avortements clandestins et dangereux, faute d'une loi qui légalise cet acte médical. Sans cette loi, même l'interruption des grossesses extra-utérine et des grossesses molaires, qui sont « dangereuses et même mortelles pour la mère », reste strictement interdite, alors que plusieurs femmes connaissent des anomalies de grossesse chaque année.

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