Dans le contexte d'expansion du groupe, l'Algérie vient de prendre une décision radicale : renoncer définitivement à son ambition d'intégrer les BRICS+.
Cette volte-face, rapportée par le quotidien public El Moudjahid, intervient après le rejet de la candidature algérienne lors du sommet d'août 2023. Une source gouvernementale citée par le journal affirme que « l'Algérie a définitivement tourné la page, même si elle est membre de la banque des BRICS+ ».
Cette décision traduit une profonde frustration des autorités algériennes face à ce qu'elles perçoivent comme un processus de sélection incohérent et politisé. Le journal gouvernemental n'hésite pas à qualifier la logique de sélection des BRICS+ d'absurde et leur démarche de « restrictive ». Il pointe du doigt l'exclusion de l'Algérie comme une « incohérence flagrante, tant sur le fond que sur la forme », soulignant que le pays est « de très loin mieux loti que plusieurs pays admis à l'organisation ».
L'amertume algérienne se cristallise autour de soupçons de manipulation du processus d'admission. El Moudjahid évoque sans les nommer deux acteurs qui auraient œuvré en coulisse pour bloquer la candidature algérienne : un pays membre des BRICS, décrit comme agissant « sous les ordres d'un modeste émirat du Golfe ». Cette allégation suggère que l'intégration aux BRICS serait davantage guidée par des considérations géopolitiques que par des critères économiques objectifs. Cette situation met en lumière les tensions et les jeux d'influence qui peuvent exister au sein même du groupe. L'Algérie, par la voix de son média officiel, accuse certains membres de privilégier des « intérêts mesquins » au détriment de la « rigueur économique ».
Les BRICS+ sont un groupe de neuf pays qui se réunissent en sommets annuels : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Ethiopie et l'Iran. Forgé dès 2011 par un économiste de Goldman Sachs, le terme « BRIC » est un acronyme, désigne quatre pays se regroupant à partir de 2009 : Brésil, Russie, Inde et Chine. En 2011, l'adhésion de l'Afrique du Sud donne naissance à l'acronyme BRICS.
En 2024, avec l'ajout de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l'Éthiopie, de l'Iran, le groupe devient les BRICS+. Les neuf pays des BRICS+ représentent en 2024 près de la moitié de la population mondiale ( L'ONU l'estime à 8 milliards en 2022) et 37 % du produit intérieur brut mondial en valeur nominale, contre 44 % pour les pays du G7 (Allemagne, Etats-Unis, France, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).