La région de Bule, dans le territoire de Djugu en Ituri, autrefois reconnue comme l'un des greniers agricoles de la province de l'Ituri, fait face à un regain d'insécurité. Depuis plusieurs mois, les violences perpétrées par les combattants des groupes armés ont paralysé les activités agricoles.
De nombreux paysans ont dû abandonner leurs champs, craignant pour leur vie. D'après le président de l'Association des coopératives agricoles et paysannes de Bule, au moins dix membres de l'association ont été abattus dans leurs champs en seulement deux mois.
Jadis, Bule était l'une des principales régions productrices de maïs et de haricots dans cette région. Dans les années 2000, la région produisait plus de 5 000 tonnes de graines de maïs par an. Ces denrées étaient destinées aux grands centres de consommation tels que Bunia, Mongwalu, Mahagi et Kisangani. Aujourd'hui, cette capacité de production est en chute libre en raison des attaques répétées de la milice CODECO et de l'impraticabilité des routes de desserte agricole.
« Avant, nous faisions le champ chez nos frères. Des dizaines de camions entraient ici avec des marchandises. Nous avions même la facilité d'aller vendre nos produits de Bule à Bunia, même jusqu'à Mahagi », explique Deogratias D'zbo, président de l'Association des coopératives pour le développement agricole et paysanne de Bule. Désormais, l'évacuation des denrées alimentaires vers les centres de consommation est devenu un véritable casse-tête et l'activisme des groupes armés.
Face à cette situation, les paysans de Bule lancent un appel au Gouvernement pour qu'il sécurise cette zone, pour que la population reprenne ses activités agricoles. Si la paix revient dans la zone, cela pourrait non relancer la production agricole, mais également redonner un souffle économique à cette région autrefois prospère.