Afrique: AGNU - Plaidoyers des pays africains pour une réforme du Conseil de sécurité et de l'architecture financière internationale

79eme session de l'Assemblée générale de l'ONU 2024
30 Septembre 2024

Dirigé par Son Excellence Philémon Yang, ancien Premier Ministre du Cameroun, la 79e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU) s’est tenue au siège de l’organisation à New York aux Etats-Unis sur la période du 24 au 27 septembre, prenant fin ce lundi 30 septembre 2024. Cette année, les échanges ont porté sur le thème : « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures ».

Les présidents sénégalais, gabonais, centrafricain, congolais, Malawien, kenyan, ivoirien, sud-africain, Gambien, pour n’en citer que ceux-là, se sont succédés à la tribune de l’ONU. Selon l’organisme international, les chefs d’État et de gouvernement africains ont redoublé d’appels à réformer en profondeur le système onusien et l’architecture financière internationale.

En effet, la priorité de l’Afrique est la réforme du Conseil de sécurité avec l’attribution de deux sièges de membre permanent pour le continent, a résumé le Président du Malawi.  Il s’est félicité du soutien affiché sur ce sujet par les Présidents des États-Unis et de la Chine.

L’Afrique attend cependant une adhésion plus large des autres membres permanents à cette initiative, a déclaré le Président de la transition du Gabon, lors de son discours le 26 septembre 2024. En même temps, il avait également souligné l’accès au droit de veto des membres africains, conformément au consensus d’Ezulwini.

La Gambie pour sa part, comme bon nombre de pays parmi les moins avancés, fait face à des défis qui menacent sa survie. C’est dans cette logique que le président gambien M. Adama Barrow n’a pas manqué de préciser que la communauté internationale doit aider les pays les moins avancés (PMA) afin de remédier au fardeau des inégalités et de permettre l’édification d’économies robustes. Selon lui, « Nous devrions également joindre nos forces pour combler le fossé numérique et appuyer les transferts de technologies en faveur du développement ».

Par ailleurs, il a souligné l’importance de l’égalité entre les genres et le rôle indispensable des femmes dans le développement socioéconomique.  « En tant que Président, je continuerai de garantir la protection des femmes et des filles», a-t-il mentionné. Le Président a indiqué que la Gambie est fermement engagée en faveur de la promotion des droits humains et de l’établissement d’une démocratie robuste.

M. Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil souverain de transition du Soudan, n’a pas manqué d’évoquer la guerre dans son pays, qui selon lui est lancée par la milice des Forces d’appui rapide, un groupe bénéficiant de soutiens à l’intérieur comme à l’extérieur du Soudan.

Cette affirmation à fait entrainer le président dans un questionnement, il s’est demandé pourquoi le système international n’a pris aucune mesure à l’encontre de ce groupe, malgré toutes leurs exactions et les crimes contre l’humanité qu’ils ont commis.

A en croire le Président, cela vient confirmer le besoin de réformer le Conseil de sécurité. À ceux qui entendent contrôler les richesses du Soudan, le président a rappelé que « la volonté du peuple soudanais prévaudra ».

Par ailleurs, les problèmes liés aux effets du changement climatique ont refait surface sur la tribune de cette 79éme Assemblée Générale de l’ONU. A cet égard, le président de Sao Tomé-et-Principe M. Carlos Vila Nova, a évoqué l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation des événements climatiques extrêmes, l’érosion côtière et la perte de la biodiversité. « Bien que nous ne soyons responsables que d’une infime partie des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous sommes parmi ceux qui souffrent le plus de leurs effets », a-t-il regretté.

Dans son discours, il a appelé la communauté internationale à écouter la voix des nations les plus touchées, et à la prendre en compte dans des actions concrètes.

Expliquant que sa vision de l’avenir était fondée sur les objectifs de développement durable (ODD), il a ajouté qu’il s’efforçait de trouver un équilibre entre la croissance économique, la protection de l’environnement et la justice sociale.

Notant que pour de nombreuses nations, le chemin était encore long, il a appelé à explorer de nouveaux modèles de partenariat entre les pays développés et les autres.  « Il n’y a pas de développement sans paix, et pas de paix sans développement », a-t-il résumé.

M Prithvirajsing Roopun, dit Pradeep Roopun, président de Maurice quant à lui, s’est dit consterné de voir les valeurs et principes de l’ONU s’éroder et la force de prendre le dessus alors que l’impunité continue de prévaloir.  Il a jugé urgent de renouveler l’engagement en faveur de la diplomatie et du dialogue constructif.

Passant à la révolution technologique en cours, il a salué l’adoption du Pacte numérique mondial et estimé par ailleurs, que la seule façon de parvenir à un monde plus équitable, plus résilient et plus digne, est que l’Afrique et les PEID trouvent leur place au Conseil de sécurité et dans les institutions financières internationales.

Dans le même élan, c’est avec émotion que l’ivoirien, M.Tiémoko Meyliet Koné s’est alarmé de la multiplication des tensions géopolitiques et des conflits armés, avant de mettre en garde contre un « embrasement généralisé ».

Dans son allocution, il a fait appel à une mobilisation de la communauté internationale en faveur des populations du Sahel, qui paient un lourd tribut à ce fléau, ajoutant que la Côte d’Ivoire accueille dans les meilleures conditions possibles plusieurs milliers de ressortissants de pays sahéliens voisins qui fuient la violence des groupes armés.

Selon lui, au-delà du Sahel, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est confrontée à cette menace, a averti le dirigeant, précisant que son pays s’engage à aider les pays de la région concernés à renforcer leurs capacités.

Il faut noter que l’Assemblée générale des Nations unies a été créée en 1945 par la Charte des Nations unies. Elle rassemble aujourd’hui 193 Etats membres et adopte des résolutions qui participent à l’établissement de normes du droit international, sur la base de la représentativité et de la délibération.

A l’issu de cette 79eme Assemblées Générale les pays africains espèrent des résolutions aux nombreux défis auxquels le continent fait face, notamment le changement climatique, l’attribution de deux sièges au Conseil de sécurité et les guerres dans les pays sous pression.

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