Congo-Kinshasa: UDPS - Le secrétaire général accusé de violer la Constitution

Pour Justicia ASBL, le député Augustin Kabuya est accusé d'avoir tenu des propos anticonstitutionnels et de mépris au peuple congolais, et entretenu une confusion délibérée entre la révision de la Constitution et son changement.

L'organisation de promotion et de protection des droits de l'homme, du droit humanitaire et de développement basée en République démocratique du Congo (RDC), Justicia ASBL, s'est dite préoccupée par les "propos anticonstitutionnels et de mépris au peuple congolais" prononcés par le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, le dimanche 29 septembre, lors d'un meeting populaire tenu au siège de son parti, au sujet du changement de la Constitution.

Cette ONG note que, dans son discours, le député Augustin Kabuya a entretenu une confusion délibérée entre la révision de la Constitution et son changement, en arguant que la Constitution bloque le chef de l'Etat dans la mise en place du gouvernement, après son élection et que le mandat de ce dernier sur papier est de cinq ans alors qu'en réalité, il n'est que de trois ans.

"Il a traité la Constitution d'avoir été élaborée par des étrangers au mépris total du peuple congolais qui avait voté cette Constitution par référendum populaire et sur laquelle le président de la République, Felix Tshisekedi, a été élu", a souligné Justicia, dans un communiqué du 30 septembre 2024.

Et d'indiquer que les propos d'Augustin Kabuya constituent une violation flagrante et manifeste de l'article 2201 alinéa 1er de la Constitution et exigent de tous les Congolais épris de justice et de paix et soucieux de la préservation de la Constitution et des acquis démocratiques de s'opposer par toute voie légale contre cette initiative qui vise à pérenniser indéfiniment le président Tshisekedi au pouvoir.

"Ces propos peuvent également s'apprécier en termes d'initiative visant à renverser le régime constitutionnel en vue d'y installer les mêmes personnes pour des fins politiques inavouées", a appuyé Justicia ASBL.

Dans son communiqué, cette ASBL a également rappelé que, depuis 2016, l'UDPS et d'autres forces politiques et sociales avaient coalisé contre toute tentative de révision de la Constitution.

Ceci, a rappelé cette organisation, a abouti à l'organisation des élections en 2018 ainsi qu'une passation de pouvoir entre le président sortant ayant rempilé ses deux mandats et le président en exercice dont le second et dernier mandat arrive à terme en décembre 2028. Justicia ASBL appelle, de ce fait, toutes les forces vives de la nation à s'unir pour faire échec à cette initiative liberticide et trop dangereuse pour l'avenir de la démocratie en RDC et de l'unité du pays.

Cette ONG appuie son appel par les dispositions de l'article 64 de la Constitution qui stipule : "Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".

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