TUNIS — Un colloque international qui s'intitule "La Traduction et la Société de demain" a démarré, lundi, au siège de l'Institut de traduction de Tunis (ITRA) à la Cité de la Culture.
Ce colloque de deux jours se tient à l'initiative de l'ITRA, à l'occasion de la Journée internationale de la traduction, célébrée le 30 septembre de chaque année. En marge du colloque, une exposition sur les publications de l'Institut de traduction de Tunis est visible au hall central de la Cité de la Culture.
Le Directeur Général de l'ITRAT, Tawfik Grira, a déclaré que le thème de ce colloque a été choisi en pensant "à la société de demain à laquelle les peuples aspirent assez souvent et sa prospection qui nécessite le multilinguisme", affirmant que de nos jours, il n'y a plus de place pour "l'unilinguisme."
Cet évènement s'inscrit dans « la volonté de faire de la société de demain, un univers orienté vers les questions et les aspirations des peuples », a-t-il ajouté.
Selon le Directeur Général de l'ITRAT, la question de la traduction « ne se limite plus aux élites mais rentre également dans le centre d'intérêt de tous, car elle contribue à la compréhension de l'autre et permet aux individus de s'ouvrir sur les cultures ».
Le développement technologique a fait que la traduction soit adoptée dans les contenus proposés par les applications numériques en la matière, a fait savoir Grira qui est également à la présidence des comités scientifiques et d'organisation du Colloque. A la lumière de la crainte générale, surtout dans les milieux spécialisés, que suscite l'usage de l'Intelligence Artificielle dans la traduction, il a notamment mentionné cette tendance à « écarter le rôle de l'Homme ».
"Il est inadmissible que la machine remplace l'esprit humain dans la traduction », a insisté l'Universitaire expliquant que cette idée constitue l'un des principaux objectifs de ce Colloque.
D'autre part, il a déclaré que l'Institut de traduction de Tunis envisage de lancer un projet en partenariat avec des institutions universitaires dans différentes disciplines. Il a dit que ce projet verra l'organisation d'ateliers de traductions au profit des étudiants, sans donner davantage de détails.
La Conférence inaugurale a été donnée par le Professeur Abdelaziz Ayadi, intitulée "La traduction et la traduisibilité" qui a présenté une analyse de l'acte de traduction et ses variétés scientifiques. Ayadi a souligné le rôle de l'interprète qui doit notamment avoir une excellente maîtrise des langues, de et vers lesquelles il traduit, avec une large connaissance des contextes culturels et intellectuels des langues, en plus d'être doté d'une capacité d'interprétation et du sens critique.
Le conférencier a affirmé que la traduction est un large processus qui "ne se limite pas à l'interprète mais implique un groupe d'acteurs qui va des maisons d'édition jusqu'aux comités de jury dans les compétitions littéraires et bien d'autres intervenants".
La traduction des livres scientifiques s'avère plus accessible que celle de livres à caractère philosophique et littéraire, a estimé Ayadi. Les termes utilisés dans les livres scientifiques ont généralement fait l'objet d'autres traductions et de consensus auprès des spécialistes, a-t-il expliqué.
Dans une déclaration à l'agence TAP, la Professeure Safa Chebil, a déclaré que près de 30 candidatures sont parvenues aux membres du comité scientifique et d'organisation du Colloque dont elle fait partie.
Des spécialistes de la traduction issus de divers pays parmi lesquels les Tunisiens Abdelaziz Ayadi, Ridha Mami, Mongia Arfa Khamessi, Faouzia Ferjani, Hichem Messoudi, Rached Khlifa, Mansour Mhenni et Khaled Haj Ahmed, participent à ce colloque axé sur trois séances scientifiques présidées par Rached Khlifa, Youssef Ben Othman et Aida Seddik.
Faouzia Mohamed Ali Mourad (Libye), Besma Dajjani (Jordanie), Aldo Nicosia (Italie), Catherine Gravet (Belgique), Muravev Yury et Yana A.Volkova (Russie) en plus de Danh-Than Do et Imen Messoud (France) sont les conférenciers étrangers présents à cette rencontre portant sur différentes thématiques.
Les intervenants y abordent les thématiques de la coexistence, l'interaction et l'acculturation, l'acte de traduction et les influences réciproques qu'il implique varient selon qu'il s'agit de la société d'aujourd'hui ou de la société de demain.
La Journée internationale de la traduction est l'occasion de rendre hommage aux spécialistes des langues et de souligner l'importance de leur travail pour unir les nations, faciliter le dialogue, permettre la compréhension et la coopération, favoriser le développement et renforcer la paix et la sécurité dans le monde », indique le site de l'Organisation des Nations Unies (ONU).
« Par sa résolution 71/288 adoptée le 24 mai 2017, l'Assemblée générale a désigné le 30 septembre Journée internationale de la traduction, soulignant ainsi le rôle crucial des spécialistes des langues dans le rapprochement des nations et la promotion de la paix, de la compréhension et du développement ».