Plusieurs députés kényans de la majorité ont annoncé leur intention de déposer une motion de destitution à l'encontre du vice-président, Rigathi Gachagua, au Parlement. Ils lui reprochent d'avoir enfreint la Constitution. Depuis des mois, le torchon brûle entre le président William Ruto et son numéro 2.
Dimanche soir, le doute a été levé par le chef de la majorité présidentielle à l'Assemblée, Kimani Ichung'wah. « C'est vrai. Il y a bien une motion de destitution en préparation, a-t-il expliqué à la presse. Et j'y ai déjà apposé ma signature. »
Le texte reste encore inconnu. Mais certains membres de la majorité présidentielle laissent entendre qu'ils accusent Rigathi Gachagua de violer la Constitution, notamment l'article 10 sur les valeurs nationales et les principes de gouvernance. Selon eux, le vice-président aurait poussé à la division ethnique et à l'insubordination. Au cours de plusieurs allocutions publiques, Rigathi Gachagua a été très critique à l'égard du président William Ruto et de sa politique. Particulièrement, après les manifestations meurtrières des mois de juin et juillet.
Rigathi Gachagua dénonce quant à lui une cabale politique et un règlement de compte personnel de la part du président. « Sans le feu vert de William Ruto, jamais cette motion ne pourrait atteindre le Parlement », a-t-il déclaré à la presse. Pour qu'une motion de destitution soit reçue par le président de l'Assemblée, il faut les signatures d'au moins deux tiers de ses membres, soit 117 parlementaires.