Le ministre sénégalais en charge de l'industrie et du commerce a co-présidé, avec son homologue mauritanien, la cérémonie d'ouverture de la première édition du Forum économique Sénégal- Mauritanie (FESM) lundi, 30 septembre 2024 à Dakar.
Serigne Gueye Diop a salué l'évolution des échanges commerciaux entre les deux pays et regrette le fait que le potentiel n'est pas suffisamment exploité par les opérateurs économiques.
Les échanges commerciaux entre la Mauritanie et le Sénégal « connaissent une évolution remarquable ces cinq dernières années ». « Les exportations du Sénégal vers la Mauritanie ont augmenté de façon significative au cours de la période visée, passant de 39 milliards de francs Cfa en 2019 à 112 milliards de francs Cfa en 2023, soit une hausse de 184% », a confié le ministre sénégalais en charge de l'industrie et du commerce.
Serigne Gueye Diop qui co-présidait lundi, 30 septembre 2024 à Dakar, la première édition du Forum économique Sénégal- Mauritanie, a indiqué dans le même sillage que les importations du Sénégal depuis la Mauritanie se sont également accrues, passant de 3,3 milliards de francs Cfa en 2019 en 4,6 milliards de francs Cfa en 2023.
Il a souligné qu'il est cependant « regrettable » de constater que les échanges entre les deux pays « ne sont pas à la hauteur de l'énorme potentiel insuffisamment exploité par les opérateurs économiques, notamment dans le domaine industriel ».
Il est d'avis que le marché continental (Zlecaf) constitue une opportunité unique de renforcer l'intégration entre le Sénégal et la Mauritanie mais également, de développer leurs chaines de valeur complémentaires. Dans cette perspective, il a soutenu qu'il leur faut travailler en synergie en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires qui retardent les relations commerciales des deux pays.
Après avoir visité les stands des différentes entreprises, le ministre s'est dit « impressionné par le secteur privé extrêmement dynamique ». Par ailleurs, il a soutenu qu'il est temps que l'Afrique s'industrialise avec une bonne maitrise de l'énergie, soulignant que l'un des freins à l'industrialisation de l'Afrique reste les coûts de l'énergie « excessivement élevés ».
Selon lui, l'autre aspect qui est aussi « très important » c'est de voir comment faire pour collaborer dans le futur à travers l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et aller vers des industries beaucoup plus importantes dans le domaine du phosphate, avec la génération d'autres intrants importants aussi pour l'agriculture.
Il a relevé l'importance d'une synergie entre les deux secteurs privés sénégalais et mauritaniens, ainsi que les banques dans le but de trouver les moyens humains, matériels et financiers afin de faire en sorte que les échanges entre les deux pays se développent.
Pour lui, la solution pour augmenter le volume des échanges entre les deux pays reste l'industrialisation et les investissements croisés entre les patronats mauritaniens et sénégalais, aussi bien en Mauritanie qu'au Sénégal.
Il a rappelé que le Sénégal est à sept (O7) voire huit (08) Zones économiques spéciales (Zes) et son souhait en tant que ministre en charge de l'industrie, est d'arriver à 45 zones industrielles. Serigne Gueye Diop a enfin invité les secteurs privés sénégalais et mauritanien à mettre en place des mécanismes de collaboration pour saisir les opportunités d'investissement, de promotion du contenu local dans les domaines d'activités industrielles, agricoles et commerciales.