Le brutal coup d'arrêt devant le nouveau promu est un sérieux avertissement. Alexandre Santos ne peut plus poursuivre dans l'entêtement de mener la barque sfaxienne à sa façon.
La défaite du CSS devant la JSO ne va pas être sans conséquences tellement elle est tombée au mauvais moment. L'occasion était propice pour augmenter la marge de progression. Mais l'entraîneur, Alexander Santos, adore surprendre à chaque match en effectuant des modifications dans son équipe, dans le schéma de jeu de départ. On ne comprend pas, pour commencer, quelle mouche a piqué le technicien portugais pour mettre sur le banc son meilleur arrière central du moment, Koffi Constant Kouamé !
On se demande aussi pourquoi, dans un match de contre où les espaces n'allaient pas manquer, il avait laissé son arme la plus efficace, un joueur de couloir aussi rapide et percutant que Dhaoui pour la seconde mi - temps ! On se pose aussi la question et on aimerait savoir pourquoi il avait fait reculer au rôle d'arrière gauche Waddhah Zaidi alors qu'il a montré contre l'USBG qu'il est plus utile dans son registre comme attaquant de couloir ou même numéro 10.
Trois changements bizarres qui ont déréglé le dispositif et qui ont été derrière ce coup d'arrêt brutal de dimanche au moment où l'équipe était prête à gagner en solidité et en confiance. La paire centrale de la défense, Mohamed Nasraoui-Haithem Ayouni, a été d'une criarde perméabilité. Waddhah Zaidi, sur le côté gauche, a été le grand boulevard inespéré pour les actions offensives de l'équipe de Lotfi Kadri. Il suffit de revoir comment Yassine Salhi s'est joué de cette défense sfaxienne avec une étonnante facilité et inscrit le but qui a changé le cours du match.
Le plus dur à avaler pour les supporters sfaxiens, c'est qu'il n'y a pas eu une grande réaction après ce but décisif pour les coéquipiers du portier Montasser Essid. Alexandre Santos regrette sans doute d'avoir opté pour ce schéma de jeu qui s'est avéré inappropriée à un match pareil. Et d'avoir écarté du onze de départ un joueur de percussion, capable à lui seul de renverser le cours d'un match comme Mohamed Dhaoui. Mais trop tard car il ne lui reste qu'à constater les dégâts. Après cette amère défaite, la liste de ses détracteurs s'est élargie et s'il ne redresse pas la barre à temps, ses jours au CSS seront comptés
Le milieu de terrain, maillon faible
On n'a pas arrêté dans ces mêmes colonnes de mettre l'accent sur les lacunes persistantes dans l'entrejeu sfaxien avec une formule qui ne fait pas l'unanimité, celle du duo Pedro Sá-Moussa Bella Conté avec leur jeu stérile de demis statiques, sans aucun apport au niveau de la relance et de la projection vers la zone de vérité adverse. Ce qui explique le manque d'imagination et de créativité effarant dans le jeu offensif et le peu d'occasions nettes de but créées en 90 minutes de jeu.
Il est quand même aberrant de faire venir des joueurs de calibre moyen à coup de centaines de millions et de laisser sur la touche des joueurs déjà qualifiés, qui connaissent bien le groupe et dont les qualités sont reconnues comme Fodé Camara, un pilier de la transition, Baraket Lahmidi, un attaquant de qualité et puissant et le jeune Youssef Becha dont le talent n'a besoin que d'être peaufiné et affûté.
Et ce, pour un simple différend avec un nouvel entraîneur qui veut installer une méthode de travail incompatible avec leur profil et leur registre. La mise à l'écart de ces trois joueurs a coûté au CSS très cher. C'est vrai que l'entraîneur Alexander Santos a un projet dans la durée, que ça demande de la patience et du temps pour asseoir le jeu d'un groupe chambardé, mais ce n'est pas une raison pour lui donner carte blanche sur toute la ligne et lui signer un chèque en blanc. Les prochains matches seront à enjeu crucial et décisif. Un autre revers ne pourrait être que synonyme de très mauvais départ.