Dakar — Les législatives du 17 novembre prochain continuent d'aiguiser l'intérêt des quotidiens, pendant que les acteurs concernés se mettent à peaufiner des stratégies pour faire élire un grand nombre de députés.
De nombreux titres de la livraison de ce mardi de la presse quotidienne font le point des alliances conclues ou avortées, en perspective de cette élection.
Le quotidien L'info par exemple note que l'inter coalition que l'opposition comptait mettre en place "ne sera pas totalement unitaire".
"Et pour cause, renseigne le journal, la coalition de l'ancien Premier ministre Amadou Ba ne suivra les deux autres que dans 'quelques départements', alors que [les deux autres coalitions] seront ensemble 'dans tous les départements"'.
Rewmi Quotidien souligne qu"'Amadou Ba décline l'offre" des autres coalitions de l'opposition. Le journal ajoute que l'ancien Premier ministre "n'a pas agréé l'idée de ce grand bloc de l'opposition qui devrait contribuer à réduire les chances de succès du Pastef d'Ousmane Sonko" à ces législatives anticipées.
Cette inter coalition "aurait pu maximiser les chances de l'opposition de gagner les législatives. Les ambitions, notamment l'intransigeance de Samm Sa Kaddu à Dakar et Takku Wallu Sénégal dans le nord du pays, n'ont pas permis de pousser l'entente jusqu'au bout", observe Le Quotidien.
Trois grandes coalitions pour affronter le parti présidentiel
"Amadou Ba va faire cavalier seul avec sa coalition", ajoute le même journal, Les Échos notant : l'ancien chef du gouvernement "fait défection, Takku Wallu Sénégal et Samm Sa Kaddu font bloc".
"Si Takku Wallu Sénégal et Samm Sa Kaddu ont pu arrondir les angles pour arriver à une liste consensuelle dans la plupart des départements du pays, la fausse note est venue de la Nouvelle Responsabilité d'Amadou Ba, qui a décidé de faire cavalier seul, sauf dans quelques localités", écrit Source A.
En fin de compte, remarque L'As, "trois grandes coalitions vont affronter le parti présidentiel, Pastef, dans l'espoir d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale". "En examinant ces alliances de plus près, il est frappant de constater que certains de leurs membres étaient, par le passé de féroces adversaires", ajoute le même journal. "Ennemis hier, amis aujourd'hui", titre-t-il.
"De toutes les alliances [...], l'intercoalition Takku Wallu Sénégal, Samm Sa Kaddu et Jamm Ak Njariñ est la plus contradictoire. Dans ce groupe, écrit WalfQuotdiien, on retrouve de tout, d'anciens de Yewwi Askan Wi, des socialistes, des libéraux, des progressistes, des 'apéristes'... Des ennemis d'hier devenus de véritables compagnons pour combattre un adversaire commun."
Sud Quotidien pense que ces législatives s'annoncent comme celles de "tous les possibles". "Des élections aux enjeux multiples et vitaux pour les uns et les autres, en quête de majorité, soit pour gouverner tranquillement, soit pour imposer une cohabitation et se donner les moyens de mettre la pression sur le régime", analyse L'info.
Il est constant que Pastef, le parti au pouvoir, "aura des adversaires de taille lors [de ces élections]", souligne L'Observateur en levant le voile "sur certains schémas et combinaisons politiques déroulés par l'opposition regroupée dans une intercoalition qui peut faire mal à la liste [de] Pastef".
Une "vague de mécontentements" à la suite des investitures
Vox Populi se délecte déjà du duel annoncé entre l'ancien président Macky Sall et l'actuel Premier ministre, Ousmane Sonko. "À quitte ou double, après la présidentielle", écrit le même journal, ajoutant que Macky Sall, désigné tête de liste de Takku Wallu Sénégal, va faire "face au tombeur de son régime".
"Après s'être affrontés à la présidentielle par candidats interposés, les voilà en confrontation directe aux législatives anticipées", relève cette publication.
EnQuête se préoccupe des "contestations générales" survenues lors de la confection des listes de candidature.
À mesure que l'élection s'approche, "les tensions au sein des principaux partis politiques montent d'un cran. Les investitures, moment crucial où chaque parti désigne ses représentants sur les listes électorales, suscitent des remous qui risquent de bouleverser l'équilibre internes de plusieurs formations politiques", lit-on dans le même journal.
Il cite l'Alliance pour la République, le parti politique de l'ancien président de la République, Macky Sall, et Pastef, la formation dirigée par Ousmane Sonko. Ces deux partis "ne sont pas épargnés par cette vague de mécontentements, à l'instar d'autres coalitions et partis, notamment l'Alliance des forces de progrès, le Parti démocratique sénégalais et plusieurs autres mouvements politiques".
Le quotidien Kritik' fait observer que l'opposition sénégalaise "a pris le pari de taire les querelles de clochers pour de grands ensembles capables de faire bouger les lignes".
"Autant le parti présidentiel, Pastef, compte s'appuyer sur un électorat fidèle pour s'octroyer une majorité parlementaire [...], autant les partis de l'opposition ont tiré les leçons de la déculottée de la dernière élection présidentielle où ils ont été laminés en briguant les suffrages des Sénégalais en rangs dispersés", analyse-t-il.