Congo-Kinshasa: Aux antipodes !

L'UDPS rallume le feu après une certaine accalmie dans le débat sur la révision de la Constitution. Certains partis politiques avaient estimé que l'opportunité du dialogue en vue de cimenter la cohésion nationale, allait permettre d'ouvrir une brèche sur la possibilité d'actualiser la Loi fondamentale héritée de l'accord de Sun City en 2002.

Pour l'UDPS, les lacunes de la Constitution actuelle sont bien réelles d'abord face à la difficulté du Chef de l'Etat qui, aussitôt élu au suffrage universel, ne peut pas immédiatement nommer un Premier ministre. Les tractations prennent près de 6 mois sur le quinquennat. En outre, il faut considérer que la 5èmeannée de ce quinquennat devait être consacrée aux préparatifs et à l'organisation des élections. Ce qui fait que le Président de la République ne travaille véritablement que pendant 3 ans.

Les réactions n'ont pas tardé. Elles fusent de partout, de la classe politique à la société civile. L'opposition, elle, voit dans le narratif du parti au pouvoir une tentative d'accorder un nouveau mandat à Félix Tshisekedi. D'aucuns s'interrogent, cependant, sur l'opportunité d'un tel débat alors que le Chef de l'Etat avait, lui-même, avoué que la Constitution n'était pas à l'ordre du jour.

Pour sa part, l'Ecidé de Martin Fayulu tire la sonnette d'alarme en mettant en garde l'UDPS contre toute tentative de révision de la Constitution. Il s'oppose à tout changement ou toute révision des articles verrouillés. A cette opposition de Fayulu, se joint la voix des autres leaders d'opposition en l'occurrence, Moïse Katumbi, Denis Mukwege...

Cependant, loin d'émettre sur la même longueur d'ondes, il est des opposants qui semblent approuver la démarche d'une révision constitutionnelle. L'ancien Premier ministre Muzito a eu à évoquer, lors de ses tribunes, la nécessité de mettre à jour l'actuelle Constitution.

Mais, au-delà de toutes les considérations, il faille reconnaitre que la Loi fondamentale de Sun City doit subir quelques retouches. Il fallait mettre fin, à l'époque, à l'occupation d'une partie de la République par les rebellions soutenues par les pays voisins. La Communauté Internationale s'était imposée pour doter la nouvelle République d'une Constitution.

22 ans après, elle est devenue obsolète. Joseph Kabila à la fin de son mandat s'était employé à cet exercice de révision mais il s'est ravisé après la pression de la rue et de la Communauté Internationale. Mais, Félix Tshisekedi n'est qu'à la première année de son 2ème quinquennat.

N'est-ce-pas trop tôt d'évoquer déjà la probabilité d'un changement de Constitution alors que toutes batteries sont mises en marche pour mettre fin à l'agression à l'Est ? Il va falloir laisser le temps au temps plutôt que de surchauffer les esprits alors que rien ne presse

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