Congo-Kinshasa: Procès contre Charles Onana - Freddy Mulumba dénonce la tentative de musèlement d'un fervent défenseur des congolais !

C'est une affaire délicate à laquelle la justice française va devoir se pencher. Du 7 au 8 et du 10 au 11 octobre en cours, l'écrivain camerounais Charles Onana est attendu devant la 17ème Chambre Correctionnelle du Tribunal judiciaire de Paris pour présenter ses moyens de défense. Cela fait suite à une plainte portée contre lui par plusieurs associations françaises notamment, la Fédération Internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH), l'association Survie-France, la Ligue des droits de l'Homme (LDH), la Communauté Rwandaise de France (CRF) ainsi que le Collectif des Parties Civiles.

Toutes ces organisations l'accusent de "négation de crime de génocide des Tutsis", dans son livre "Rwanda, la vérité sur l'opération turquoise, quand les archivent parlent". Freddy Mulumba, leader de la Conscience Nationale Congolaise, qualifie ce procès d'une manoeuvre mise en place par Kigali pour faire taire cet homme des lettres.

Publié en 2019 aux éditions L'Artilleur, ce livre de Charles Onana retrace l'histoire du "Génocide des Tutsis" survenu en 1994, en mettant en lumière ses zones d'ombre et sur ce qu'il qualifie de " l'invasion masquée du Congo-Zaïre". A l'en croire, le déplacement massif des réfugiés rwandais en RDC était prévu d'avance et cela n'avait qu'un seul objectif, celui de piller les ressources naturelles congolaises.

A travers le Colonel Luc Marchal, commandant des casques bleus des Nations Unies et chargé en 1994 de la sécurité de la ville de Kigali, qui a également préfacé son ouvrage, Charles Onana s'est lancé dans une analyse minutieuse des cartes d'Etat-major des renseignements français, pour parvenir à cette conclusion.

Enjeu du procès Ces associations oeuvrant en France, poursuivent comme objectif d'interdire le livre de l'écrivain camerounais, afin de le réduire en silence et par ricochet, discréditer tous ses travaux qui traitent sur la situation sécuritaire dans la région des Grands-Lacs. Car, il a consacré la quasi-totalité de ses recherches sur la guerre dans la partie orientale de la RDC, en publiant quatre livres majeurs : "ces tueurs tutsi, au coeur de la tragédie congolaise", écrit en 2009 ; "Europe, crimes et censure au Congo", en 2012 ;

"Rwanda, la vérité sur l'opération turquoise, quand les archivent parlent", en 2017, livre pour lequel il est poursuivi en justice ; et tout récemment "Holocauste au Congo, l'Omerta de la Communauté Internationale", publié en 2023. Pour préserver l'image de ces ouvrages dans l'opinion internationale, Freddy Mulumba, dans une conférence de presse tenue le lundi 30 septembre 2024, à la Paroisse Notre-Dame de Fatima dans la commune de la Gombe, a appelé au soutien tous azimuts à Charles Onana dans ce procès. Parce que, à l'en croire, condamner ce dernier, signifierait faire taire l'une des voix qui portent de la RD Congo à l'échelle mondiale.

"Ce procès, c'est un procès du siècle. Il n'est pas contre Charles Onana, mais plutôt contre la RDC. Si les congolaises ne se mobilisent pas, ils vont faire par tous les moyens pour le réduire en silence. En faisant taire Charles Onana, on fait taire le RDC. Donc, il faut comprendre les enjeux géopolitiques sur ce dossier. Ces associations se sont attaqués à lui non seulement parce qu'il a renié le génocide Tutsi mais aussi, parce qu'il défend notre pays et qu'il a démontré carte sur table que ce qui s'était passé au Rwanda avait pour objectif de déstabiliser la RDC afin de mettre la main sur nos richesses...

Si nous ne prenons pas conscience, nos enfants et nos petits-enfants seront des esclaves des rwandais", a-t-il déclaré sur un ton révoltant. Il y a lieu de rappeler qu'en 2002, le Rwanda avait également entrepris une démarche en justice contre l'auteur d'Holocauste au

Congo. Cette fois-là, il était accusé de diffamation au président rwandais et atteinte à l'honneur de l'armée rwandaise, pour avoir écrit le livre : "les secrets du génocide rwandais, enquête sur les mystères d'un président". Cette plainte a fini par être retirée suite aux éléments de preuve présentés sur la table des juges.

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