Le rapport 2023 de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) révèle une hausse vertigineuse des détournements de fonds publics en République Camerounaise. Selon ce rapport, 109 milliards de FCFA ont été détournés de plus qu'en 2022. Cette annonce choquante, bien que révélatrice, semble loin de la réalité pour plusieurs observateurs.

En effet, plus de 300 Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) ont refusé de coopérer avec les enquêteurs de la CONAC, soulevant des interrogations sur l'efficacité des efforts pour combattre la corruption dans le pays.

Malgré ces révélations alarmantes, les moyens de pression sur les institutions et responsables publics sont pratiquement inexistants, rendant la répression inefficace. La question se pose : avec si peu de leviers coercitifs, quelle efficacité peut-on réellement espérer de ces enquêtes et dénonciations?

Le problème de la corruption au Cameroun semble systémique, impliquant non seulement les corrompus, mais aussi les corrupteurs. La lutte actuelle, menée par plusieurs organismes de contrôle, soulève des doutes quant à la clarté des objectifs visés. En effet, la lutte contre la corruption cible-t-elle les bons acteurs? Ou bien les efforts sont-ils éparpillés, limitant ainsi toute avancée concrète?

Sans véritable réforme et sans volonté politique forte, ces chiffres effrayants risquent de continuer à grimper, rendant les perspectives d'amélioration de plus en plus incertaines. Les Camerounais s'interrogent désormais : que peut faire la CONAC, ou tout autre organisme, face à un système qui semble si profondément enraciné ?