Le gouvernement en place vit ses derniers jours. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, devra dissoudre le Parlement d'ici la fin de la semaine, au plus tard ce week-end. Il nous revient que le chef du gouvernement ne se rendra pas en fin de semaine au Sommet de la francophonie en France, événement qui se tiendra les 4 et 5 octobre. La délégation mauricienne sera dirigée par le vice-président de la République, Eddy Boissézon.
D'ailleurs, à hier, le Prime Minister's Office gardait le suspense et ne confirmait pas si le chef du gouvernement quitterait ou pas le pays en fin de semaine pour participer à cet événement. «Il y aura un communiqué s'il participe à ce sommet», dit-on. La présence ou pas du Premier ministre à ce sommet est un indice. Dans l'éventualité où il se rende en France, il devra prendre l'avion le 3 octobre, soit un jour avant l'ouverture du sommet.
Cependant, au cas où Pravind Jugnauth reste au pays, c'est signe qu'il a l'intention de dissoudre le Parlement. «Il ne pourra pas dissoudre le Parlement pour ensuite partir en voyage», déclare un ancien ministre. De plus, en déléguant Eddy Boissézon pour représenter Maurice et pas son ministre des Affaires étrangères, cela démontre que Pravind Jugnauth veut que tous ses ministres soient au pays. Steven Obeegadoo avait représenté Maurice à ce sommet à Djerba, en Tunisie, en 2022. Le Premier ministre, apprend-on, veut que tous ses ministres soient au pays pour participer au Conseil des ministres de vendredi.
Toutefois, la dissolution n'interviendra pas avant le 3 octobre car il devrait attendre la fin du Pitru Paksha, le 2 octobre. Pour les personnes de foi hindoue, il n'est pas favorable de prendre des décisions importantes en cette période. Pravind Jugnauth pourrait dissoudre le Parlement à partir du 3 octobre, qui est un jeudi.
Cependant, apprend-on d'une source, Pravind Jugnauth devrait réunir son cabinet ministériel une dernière fois, ce vendredi, pour ensuite dissoudre le Parlement. Une source gouvernementale laisse comprendre que ce sera vraisemblablement après la réunion du cabinet ministériel que cette dissolution sera actée. S'il ne le fait pas, ce sera alors samedi ou au plus tard dimanche.
Il paraît que lors de la réunion du Conseil des ministres, le Premier ministre devrait prendre des décisions populaires, probablement une baisse des prix des carburants. En tout cas, la dissolution du Parlement devra se faire avant le 9 octobre, date prévue pour l'élection partielle dans la circonscription no 10, de Montagne-Blanche-Grande-Rivière-Sud-Est.
D'ailleurs, à hier, les employés de l'Imprimerie du gouvernement n'avaient toujours pas eu de consignes pour imprimer les bulletins de vote pour cette élection. De plus, les responsables d'écoles de la circonscription n'ont eu aucune directive du ministère de l'Education pour libérer les salles de classe afin de les convertir en salles de vote.
Par ailleurs, la présence des divers ambassadeurs, qui rentrent au pays depuis la semaine dernière, laisse comprendre que Pravind Jugnauth prépare quelque chose. Girish Nunkoo, le haut-commissaire mauricien à Londres, était à Maurice durant la semaine écoulée alors que Mahen Jhugroo, ancien ministre du Mouvement socialiste militant (MSM) et actuel ambassadeur de Maurice à Washington, à Maurice actuellement, a rencontré Pravind Jugnauth.
Il était même à la cérémonie officielle marquant la Journée internationale des personnes âgées, dimanche. Dans son entourage, on affirme qu'il est rentré non pas pour lancer la campagne électorale du gouvernement mais pour d'autres raisons. Sera-t-il un des candidats du MSM ? «Seul Pravind Jugnauth le sait», réplique notre interlocuteur. Il nous revient également que Françoise Labelle, ambassadrice de Maurice à Madagascar, est aussi attendue au pays.
Par ailleurs, après la rencontre avec les pêcheurs et les retraités durant le weekend, il n'y a pas de grande sortie de prévue pour le chef du gouvernement, cette semaine. Pravind Jugnauth a déjà fait de grandes promesses qu'il réalisera lors de son prochain mandat. Durant les prochains jours et semaines, déclare une source, il s'entretiendra avec les candidats potentiels et l'état-major de son parti pour peaufiner sa campagne électorale. Le mot d'ordre est de transformer le pays en orange avec la distribution de casquettes et de T-shirts notamment.