Tunisie: Présidentielle - Le candidat incarcéré Ayachi Zammel condamné à 12 ans de prison

Ayachi Zammel

Déjà placé en détention et successivement condamné à vingt mois puis à six mois de prison pour « falsification de documents », Ayachi Zammel a de nouveau écopé d'une peine de 12 ans de prison, mardi 1er octobre, en Tunisie. Ancien député, candidat à la présidentielle du 6 octobre, il était poursuivi pour avoir enfreint les règles sur les parrainages. Cette nouvelle condamnation intervient à cinq jours seulement du scrutin.

Un « hold-up » sur la présidentielle. Depuis l'annonce de la condamnation de son candidat à 12 ans de prison, mardi 1er octobre, l'équipe de campagne d'Ayachi Zammel ne décolère pas. Condamné pour des soupçons de faux parrainages, l'industriel âgé de 47 ans qui a fait fortune dans l'agroalimentaire n'a pas pu faire campagne pour le scrutin du 6 octobre. À la place, celui qui est poursuivi dans 37 affaires différentes dans plusieurs régions du pays - toutes en lien avec de faux parrainages supposés - s'est livré à un tour des tribunaux tunisiens.

Les proches et les avocats d'Ayachi Zammel y voient une tentative de court-circuiter sa candidature. Ils assurent aussi que des pressions ont été exercées sur des citoyens lui ayant apporté leur soutien pour qu'ils se rétractent et portent plainte contre lui. Jusqu'alors très peu connu du grand public, Ayachi Zammel, de sensibilité libérale, a réussi à créer l'intérêt autour de sa candidature qui est portée, en son absence, par un noyau de militants s'efforçant de le présenter comme le seul prétendant en mesure d'en finir avec le régime jugé autoritaire de Kaïs Saïed.

Ayachi Zammel vient allonger la longue liste des dissidents et des opposants détenus en Tunisie

Ayachi Zammel excepté, un seul autre candidat affrontera dimanche prochain le président sortant. Il s'agit de l'ancien député Zouhaïr Maghzaoui, également ex-leader d'un parti nationaliste arabe, dont la candidature suscite toutefois moins d'enthousiasme chez les détracteurs de Kaïs Saïed qui lui reprochent d'avoir longtemps ouvertement soutenu ce dernier.

Qu'il représente ou non un danger dans les urnes, ce qui est certain en revanche, c'est qu'Ayachi Zammel vient allonger un peu plus encore la longue liste des dissidents et des opposants détenus en Tunisie. Son équipe assure par ailleurs qu'il reste malgré tout candidat à la présidentielle.

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