À quelques mois des élections communales de décembre prochain, l'agitation est palpable au sein de l'échiquier politique.
Ce scrutin marque un tournant pour les différentes formations politiques, qui voient en cette échéance une opportunité de remobilisation et de positionnement face aux défis à venir. Pour l'opposition, l'heure est aux préparatifs intensifs, avec des candidats déjà en lice dans les grandes villes telles que Mahajanga, Toamasina, Toliara, et Antananarivo, où de grosses pointures sont alignées pour affronter le camp au pouvoir. Cependant, derrière cette apparente unité, des fissures profondes commencent à apparaître, menaçant de fragiliser la cohésion de l'opposition.
Retrait
À Fianarantsoa, l'annonce inattendue du retrait de la candidature de Christine Razanamahasoa, nouvelle figure de l'opposition, a surpris plus d'un observateur. Ce retrait pourrait bien atténuer l'intensité de la bataille électorale dans cette ville, où les enjeux semblaient considérables. Un phénomène similaire s'observe à Antsiranana, où l'absence d'une candidature forte semble indiquer une élection moins disputée que prévu.
Camps rivaux
Mais c'est surtout à Mahajanga que les divisions internes de l'opposition se révèlent au grand jour. La plateforme Firaisankina, pourtant présentée comme un front uni, est en proie à des tensions internes qui pourraient compromettre ses chances de victoire. Les électeurs opposés au régime en place se retrouvent ainsi à devoir choisir entre deux candidats issus de camps rivaux au sein de l'opposition : celui du parti HVM et celui des partisans de Siteny Randrianasoloniaiko, autre figure de proue de l'opposition. Cette fragmentation des forces pourrait offrir un avantage décisif aux candidats proches du pouvoir.
Malaise
Le parti TIM (Tiako i Madagasikara), quant à lui, n'est pas épargné par les querelles internes. Dans le district d'Atsimondrano, qui englobe des localités stratégiques comme Andoharanofotsy et Ambavahaditokana Itaosy, les désaccords autour de la désignation des candidats-maires sont source de malaise. Plusieurs responsables locaux ont exprimé leur mécontentement face à des candidatures imposées par la hiérarchie du parti, sans concertation préalable avec la base. « Nous avons été surpris en découvrant les noms des candidats dans nos communes. Ce sont des personnalités que les militants n'ont jamais côtoyées », confie un responsable local du TIM dans le district.
Colère
Ce climat de défiance a même poussé certains cadres du parti dans ces localités à présenter leur démission collective ces derniers jours. Selon certaines indiscrétions, Voahangy Raharimanarivo, députée TIM élue dans le district d'Atsimondrano, pourrait être à l'origine de ces désignations contestées, suscitant la colère d'une partie des militants. Ces frictions internes pourraient nuire à la performance du parti lors des prochaines communales, et affaiblir la dynamique de l'opposition dans ce district.
Bastions
Alors que les élections approchent à grands pas, l'opposition se retrouve donc dans une situation paradoxale : d'un côté, elle fait preuve de mobilisation en alignant des candidats d'envergure dans plusieurs grandes villes ; de l'autre, elle est minée par des divisions internes qui pourraient compromettre ses chances de succès. Les communales et municipales de décembre prochain s'annoncent, en effet, comme un véritable test de cohésion pour l'opposition.
Entre les retraits inattendus de candidats dans des villes stratégiques et les querelles internes dans des bastions électoraux importants, l'opposition devra rapidement trouver un terrain d'entente si elle espère s'imposer face à un pouvoir qui, malgré ses propres défis, reste bien organisé.