A l'occasion du débat général de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l'étranger, Jean-Claude Gakosso, a plaidé, le 30 septembre, pour l'émergence d'une humanité nouvelle, la réforme en profondeur du système onusien et l'architecture financière internationale.
A la tribune de l'ONU, le ministre Jean-Claude Gakosso, représentant le chef de l'Etat Denis Sassou N'Guesso, a dénoncé les situations de guerre ou de violence armées à travers le monde (Ukraine, Palestine, Liban, Soudan, Est de la République démocratique du Congo, le fardeau insoutenable de la dette et le spectre apocalyptique d'une guerre nucléaire...). « Ce sont autant de défis existentiels, qui interpellent aujourd'hui ce qui reste de la sagesse humaine et qui interrogent sur ce qui nous reste de la conscience du bien et du mal ! »
Toutes ces situations, a déploré le ministre des Affaires étrangères, « sont le reflet fidèle de la propension irrépressible de certains d'entre nous à dominer absolument, à posséder absolument. Un vice pernicieux, qui plonge ses racines certainement dans la genèse de l'Humanité, mais que nous ne sommes toujours pas parvenus à éradiquer ».
« Notre monde a vitalement besoin de renouer avec la paix. Sinon, il court tout droit à sa perte. La paix n'est pas une option. Elle ne peut pas être une alternative. La paix est un impératif. Et cet impératif doit s'imposer à tous, partout et en tout lieu ! C'est précisément cet impératif de paix qui porte aujourd'hui les efforts de médiation de l'Union africaine en Libye, pays où le président Denis Sassou N'Guesso s'investit sans compter, depuis des années, pour un apaisement général et pour une réconciliation inclusive », a-t-il plaidé.
En outre, le ministre des Affaires étrangères a appelé au « ressaisissement de la part de tous ceux qui exercent le pouvoir politique de par le monde. « Au nom de la paix, j'en appelle à leur sagesse ». « J'en appelle à la fraternité universelle, cette utopie généreuse, sublimée au temps des Lumières et qui a nourri, en 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme, devenue le credo de tous les humanistes ».
Sur la situation en Libye, Jean-Claude Gakosso a rappelé les efforts de médiation de l'Union africaine et du chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, qui s'est investi, depuis des années, « pour un apaisement général et pour une réconciliation inclusive ».
L'Afrique en faveur de deux sièges permanents
La priorité de l'Afrique étant la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères a rappelé le plaidoyer « légitime » de l'Afrique en faveur de deux sièges de membres permanents, avec droit de véto, au sein du Conseil de sécurité. Le ministre a souligné: « L'impérieuse nécessité de réformer les institutions internationales issues de la Seconde Guerre mondiale, à commencer par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit épouser le visage de notre monde cosmopolite par une représentation plus juste des peuples ».
A ce propos, le Congo, a-t-il ajouté, « réaffirme la centralité et la pérennité de la Position commune africaine, telle qu'elle a été consignée dans le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte ».
Parlant du blocus infligé à Cuba, le ministre a appelé à « la sagesse du peuple américain et à la sagacité de ses dirigeants, qui pour la plupart, nous le savons, n'ont rien à avoir avec cette sorte d'avatar résiduel de la Guerre froide ». A cet effet, il a exhorté le gouvernement américain « à tourner à jamais cette page douloureuse de l'histoire de deux peuples nés, tous deux, du brassage métissé et de l'osmose culturelle bienheureuse entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique précolombienne ».
Concernant la lutte contre le changement climatique, il a demandé à la communauté des nations d'agir. « Agir ici et maintenant ! Agir sans hésitation, avec rigueur et responsabilité afin d'épargner à notre monde un bouleversement cataclysmique irréparable. » Enfin, le ministre a formé le vœu de voir tous les peuples du monde s'engager « résolument dans le combat pour l'émergence d'une Humanité nouvelle : une Humanité pacifique, authentique, fraternelle et arc-en-ciel ».