Sénégal: Lutte contre les maladies non transmissibles - Le Cres lance un projet de recherche sur les environnements alimentaires

Le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) a lancé mardi, 1er octobre 2024, un projet de recherche visant à transformer les environnements alimentaires au Sénégal pour lutter contre les Maladie non transmissibles (Mnt) qui sont responsables de près de 74 % des décès dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms).

Le Consortium pour la recherche économique et sociale a lancé le 1er octobre 2024 lors d'un atelier à Dakar, un projet de recherche en vue de contribuer à la lutte contre les Maladies non transmissibles (Mnt).

Au cours des dernières années, le Cres dit avoir mené, avec certains de ses partenaires, une vaste enquête sur la consommation des ménages sénégalais. Ladite enquête « a touché 1800 ménages et 3800 individus composé de jeunes et d'adultes ».

Le projet de recherche lancé ce 1er octobre et intitulé "Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal", a pour ambition d'exploiter ces données primaires pour mieux saisir le lien entre régime alimentaire, malnutrition et environnement alimentaire dans le contexte sénégalais.

Le Cres souligne que face à l'augmentation « alarmante des maladies non transmissibles et de la malnutrition dans le pays », le projet vise à renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la lutte pour leur éradication. Selon le directeur exécutif du Cres, Pr Abdoulaye Diagne, le projet de recherche met en exergue l'importance de la nutrition et de la régulation des environnements alimentaires afin de promouvoir la santé publique au Sénégal.

Il a confié que les Mnt chroniques les plus courants résultent principalement d'interactions entre un ensemble de facteurs de risque incluant l'inactivité physique, le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et une mauvaise alimentation. Mais, précise-t-il, la mauvaise alimentation demeure le principal facteur de risque de maladie, de décès et d'incapacité, dans le monde entier.

L'atelier de lancement a rassemblé des experts de la santé, des chercheurs, des décideurs politiques et des représentants de la société civile pour réfléchir collectivement sur les moyens de favoriser un accès universel à des régimes alimentaires sains.

Pr Diagne a expliqué qu'une alimentation peut être considérée comme mauvaise, lorsque prédominent dans sa composition des aliments et boissons à forte teneur en gras saturés, en acides gras transformés, en sucres libres et en sel, alors qu'elle est pauvre en fruits et légumes. A l'en croire, cette alimentation provoque l'hypertension, l'obésité et le surpoids qui jouent un rôle majeur dans l'expansion des maladies non transmissibles.

Pour lui, le Sénégal fait face au phénomène du triple fardeau nutritionnel, avec la persistance, à la fois, de la sous-nutrition, des carences en micronutriments et de la surnutrition. Il a suggéré qu'en même temps qu'il doit combattre la prévalence des facteurs de risque des Mnt imputables à son système alimentaire, le Sénégal doit poursuivre aussi ses efforts pour faire reculer fortement la sous-alimentation.

Pour sa part, le représentant du ministre en charge de la santé et de l'action sociale a souligné que le nombre de décès dus aux maladies non transmissibles est passé de 42% en 2017 à 47% en 2022.

Dr Amamdou Doucouré, en charge de la santé de la mère et de l'enfant, cite parmi les causes des maladies non transmissibles, la pauvreté, le manque d'éducation nutritionnelle, les problèmes d'accès à l'eau entre autres.

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