« La situation des droits humains au Burkina Faso est très inquiétante », affirme Drissa Traoré, secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Deux ans après le coup d'État d'Ibrahim Traoré, l'organisation dresse un sombre tableau des libertés bafouées dans le pays. La FIDH dénonce notamment des arrestations arbitraires d'opposants, l'enrôlement forcé de civils, la disparition de défenseurs des libertés et la fin de la liberté de la presse.
« La pression exercée sur les magistrats, qui sont envoyés au front parce qu'ils ont pris des positions ou ils ont fait leur travail en toute indépendance, est pour nous inquiétant », déclare Drissa Traoré au micro de notre journaliste Guillaume Thibault. Il souligne également l'importance de la présomption d'innocence, affirmant : « Aucune personne accusée d'un fait quelconque ne peut être déclarée coupable que par une justice impartiale. »
L'avocat appelle les autorités burkinabè à mettre fin à leurs ingérences et à permettre aux juridictions compétentes de se prononcer, notamment sur les tentatives présumées d'atteinte à l'autorité de l'État. « Seule une justice indépendante peut déterminer s'il y a eu une telle tentative ou non », précise-t-il.
Disparitions en hausse
La FIDH partage également son inquiétude face à l'augmentation des disparitions de défenseurs des droits humains et à la répression croissante des voix dissidentes. « Nous assistons à une recrudescence des arrestations arbitraires et des pressions sur les journalistes et les militants », dénonce l'organisation, qui exige la libération immédiate des personnes injustement détenues.
La Fédération appelle à une mobilisation générale pour restaurer les libertés fondamentales au Burkina Faso et garantir l'indépendance de la justice, considérée comme essentielle pour que le pays puisse « s'en sortir » et rétablir un État de droit fonctionnel.