Manase Bezara professeur dans les Grandes Ecoles d'Ingénieurs, s'est récemment penché sur la notion de Fihavanana.
Son analyse met en lumière la dégradation des valeurs sociétales et éducatives qui ébranle les fondements même de la cohésion sociale à Madagascar. En examinant les crises, les conflits, ainsi que les différentes facettes de la violence, il nous dresse un tableau révélateur de la situation contemporaine. Malgré les défis, il apparait que le peuple malagasy se caractérise dans l'ensemble, par sa nature pacifique et son attachement à la notion de Fihavanana. Ce pendant les exigences de la survie poussent de plus en plus vers un individualisme exacerbé.
Dans c contexte où l'argent devient roi, celles et ceux qui manquent de ressources financières se voient souvent marginalisés, perdant leur statut et leur voix. Ce phénomène altère la valeur du Fihavanana qui devrait pourtant incarner la solidarité et l'entraide communautaire. L a fièvre de l'argent amène certains à chercher des solutions à tout prix pour assouvir leur soif de richesse dans un marché de l'emploi frileux et face à un environnement entrepreneurial en difficulté.
Parallèlement, il faut reconnaître la montée de la violence structurelle qui exacerbe les inégalités sociales en appauvrissant les plus vulnérables qui se retrouvent contraints d'accepter un ordre social qui ne fait qu'envenimer leur condition dans un cadre où l'amélioration du niveau de vie semble désespérément inatteignable.
Pistes de réflexion
Des questions cruciales se posent comment renforcer la résilience de notre société ? Comment revitaliser le Fihavanana ? Manase Bezara propose plusieurs pistes de réflexion, mais il met particulièrement en avant le concept novateur de « Village Mathématique ». Ce modèle multidimensionnel prône la création de villages pilotes au sein des collectivités, intégrant des activités éducatives dédiées à la promotion du Fihavanana et à l'apprentissage du vivre ensemble dans les programmes scolaires.
Ces initiatives pourraient être orchestrées par des responsables ministériels, des universitaires et des associations, pour permettre aux villageois de travailler volontairement sur leur qualité individuelle et leur conscience collective, tout en transformant la promiscuité en proximité. Ainsi, le Fihavanana pourrait devenir un levier puissant pour favoriser l'émergence d'une dynamique de développement durable.