Madagascar: Elections communales à Tana - Enième duel à distance entre Rajoelina et Ravalo

Harilala Ramanantsoa, candidate du pouvoir, et Tojo Ravalomanana candidat du Tiako i Madagasikara et du Firaisankina sont, sans aucun doute, les grands favoris de la course à la Mairie de Tana.

Choisie à la dernière minute par le président Andry Rajoelina pour porter le maillot du Isika Rehetra Miaraka Amin'i Andry Rajoelina lors des élections communales du 11 décembre prochain, l'actuelle Présidente de la Délégation Spéciale d'Antananarivo se trouve en pôle position. Candidate malheureuse lors des élections communales de 2015, elle dispose d'une solide expérience en matière électorale et maîtrise parfaitement les besoins et les attentes de la population d'Antananarivo.

Elle a déjà pu faire ses preuves et démontrer son efficacité pendant ces quelques jours à la tête de la CUA. Ce scrutin sera pour elle très différente de ce qui s'est passé en 2015 où elle avait récolté seulement 3% des voix. Cette fois-ci, elle revient en force avec de solides motivations, en bénéficiant du soutien de tous les partis politiques et associations politiques et apolitiques pro-pouvoir, en plus d'un soutien de taille qu'est celui de l'actuel homme fort du pays Andry Rajoelina.

Revanche.

Le scrutin du 11 décembre se présente ainsi comme l'heure de la revanche pour Harilala Madavision. Une revanche contre le clan Ravalomanana car en 2015, elle avait été battue à plate couture par la matriarche Lalao Ravalomanana. Alignée cette fois-ci contre Tojo Ravalomanana, le fils de l'ancien président, novice aussi bien en politique que dans le domaine de la gestion de Administration, l'actuelle PDS a tous les atouts pour gagner. D'autant plus que pour cette échéance électorale, elle représente le programme de développement destiné pour Tana, préparé et soutenu par Andry Rajoelina, qui avait déjà porté la casquette de Maire de la Commune Urbaine d'Antananarivo avant d'accéder à la Magistrature suprême.

Nul n'ignore que le clan Volomboasary reste encore très populaire dans la Ville des Mille, surtout au niveau des bas quartiers. Malgré la victoire des candidats du TIM au niveau des six arrondissements lors des dernières élections législatives, l'élection du 11 décembre reste très ouverte. A la différence des élections législatives où les candidats doivent convaincre au niveau de chaque arrondissement, pour les communales, les prétendants doivent faire l'unanimité dans les 6 arrondissements. On sait en tout cas que les tenants du pouvoir utiliseront tous les moyens, au propre comme au figuré, pour réussir à faire élire leur candidate.

Passage nécessaire

De leur côté, Marc Ravalomanana et ses partisans ne se laisseront pas faire. Ils mettront, eux-aussi, toit en oeuvre pour reprendre le contrôle de la capitale, avec un objectif très clair : utiliser Antananarivo comme un passage nécessaire vers un retour au pouvoir. L'ancien exilé d'Afrique du Sud a toujours martelé que son objectif est de mettre fin le plus tôt possible au régime Rajoelina afin, selon lui, de libérer la population de tous les maux sociaux actuels.

Pour lui et ses compagnons de lutte au sein du Firaisankina, l'identité de leur candidat n'est pas important. L'essentiel c'est d'avoir la main sur la capitale. Bon nombre d'observateurs estiment que s'il gagne cette élection, Tojo Ravalomanana ne sera qu'une simple marionnette à la tête de la CUA. C'est Dada qui dirigera la commune et décidera à sa place, comme ce fut le cas lorsque Lalao Ravalomanana, son épouse, a été élue maire de 2015 à 2020.

Inconnu au bataillon. Même si le fils de l'ancien président est inconnu au bataillon, il peut quand-même gagner le scrutin grâce à la popularité de son père. On s'achemine donc vers un énième duel à distance qui risque d'être houleux et très serré entre le président Andry Rajoelina et son rival de toujours Marc Ravalomanana. Quelle que soit l'issue de cette élection, on peut affirmer que ce sera le dernier affrontement entre les deux hommes vu l'âge du numéro Un de l'Empire Tiko.

Pour leur part, les Tananariviens devront choisir entre Harilala Ramanantsoa qui aspire la continuité dans la mesure où elle bénéficiera de tous les soutiens du pouvoir en place, et Tojo Ravalomanana qui portera un vent de changement qui sera certainement marqué par un nouveau bras de fer entre le régime en place et l'Administration communale.

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