Cote d'Ivoire: Arrestation de leaders de la FESCI suite à la mort d'un militant - Que toute la lumière soit faite

L'Université Félix Houphouët-Boigny de la RCI

La FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire) traverse des moments difficiles. En effet, à travers un communiqué du procureur de la République lu à la Télévision nationale dans la nuit du 1er octobre 2024, l'on apprend qu'une enquête a été ouverte suite à la mort de Agui Mars Aubin Deagoué, alias « Général sorcier », membre de la FESCI de l'Université d'Abobo-Adjamé.

Cet étudiant de 49 ans, était en Master 2, option anglais. Il était désigné comme le principal adversaire des dirigeants actuels de la structure. Plus d'un étudiant s'interroge sur les causes et les mobiles de cette disparition du « Général sorcier ». Mais déjà, des arrestations ont été opérées. Le grapin a été mis sur l'actuel secrétaire général de la FESCI, Kambou Sié, et certains de ses lieutenants pour les besoins de l'enquête. Et le gouvernement ne s'est pas arrêté là. Il a aussi interdit « toute activité des associations syndicales estudiantines sur toute l'étendue du territoire national ».

Le moins que l'on puisse souhaiter, c'est que toute la lumière soit faite sur cet énième assassinat dont est coutumière cette organisation estudiantine, créée depuis 1990 pour plus de liberté et de démocratie. Cette structure qui a été de toutes les luttes pour le bien-être des étudiants et des écoliers, a toujours été assimilée à la violence. Cela dit, jusqu'où ira cette procédure judiciaire ? La question est d'autant plus pertinente que de telles affaires, sous nos cieux, sont souvent vite abandonnées, au nom de la recherche de la paix.

Cet assassinat vient rappeler la nécessité de veiller au grain

Cette nouvelle affaire ira-t-elle jusqu'à terme quand on sait que ce mouvement a une propension à faire la violence ? En tout cas, on ne serait pas étonné de voir dans les prochains jours des perturbations des enseignements dans les écoles où la rentrée des classes est déjà effective, si les leaders arrêtés devraient rester longtemps entre les mains de la Justice. Une situation qui pourrait faire reculer les autorités ivoiriennes dans la recherche de la vérité. Or, il est nécessaire que l'affaire aboutisse afin de permettre à la famille de l'infortuné de faire son deuil.

C'est dire s'il appartient aux autorités de garantir à tous ceux qui seraient impliqués dans ce meurtre une justice équitable. Car, la tentation de vouloir clouer aux piloris les présumés responsables de ce drame afin de contenter l'opinion qui les a déjà condamnés, est grande. Autant dire que, c'est à la Justice de tirer cette affaire au clair en disant le droit, rien que le droit. C'est la seule manière pour le pouvoir de sonner le glas de la violence dans les universités où le crime est en passe de devenir une tradition.

Cela dit, cet assassinat vient rappeler la nécessité de veiller au grain car, c'est la preuve que la FESCI qui avait fait sa mue aux lendemains de la crise post-électorale de 2011, en diminuant drastiquement les tensions et les grèves, ne semble pas avoir pris de la graine. Et c'est fort dommage, ce d'autant qu'elle refuse de s'employer uniquement à défendre les intérêts de ses militants. C'est aussi une occasion pour le pouvoir d'Abidjan de poser réellement le débat sur la question des syndicats des élèves et étudiants s'il veut éviter à la Côte d'Ivoire de telle publicité.

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