Congo-Kinshasa: Réviser la Constitution, une volonté du parti présidentiel qui provoque une opposition grandissante

En République démocratique du Congo (RDC), le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, persiste dans la volonté du parti présidentiel de réviser la Constitution. Malgré une opposition grandissante de la société civile et des opposants politiques, il annonce le lancement prochain d'une campagne pour atteindre cet objectif.

Augustin Kabuya a rappelé que l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s'était déjà positionnée contre certains aspects de la Constitution, lors de la campagne référendaire en 2006.

Pour lui, la révision constitutionnelle est une promesse électorale, une nécessité pour ajuster certains points du texte actuel. « Quand d'autres pays révisent leur Constitution, ça ne pose pas problème. Tout responsable politique sérieux ne peut s'opposer à une révision constitutionnelle », a-t-il déclaré. Il a ajouté que des réformes de plusieurs lois, dont la loi électorale, sont également envisagées.

Cependant, cette démarche rencontre une vive opposition. Claudel André Lubaya, figure de l'opposition, voit dans cette initiative une tentative de pérennisation du pouvoir de Félix Tshisekedi, chef de l'État de la RDC depuis 2019 et réélu fin-2023.

« Ce débat ne concerne ni ma personne, ni notre famille politique »

« L'objectif inavoué du camp Tshisekedi, à travers ce faux départ, est en réalité de préparer une définition monarchique du pouvoir en supprimant la limitation des mandats, accuse Claudel André Lubaya. Même Joseph Kabila [qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, NDLR], malgré son passé militaire, n'avait pas osé toucher à cette disposition ».

À côté de ce débat sur la Constitution, certains craignent également que Félix Tshisekedi ne cherche à convoquer un dialogue politique pour prolonger son mandat de manière indirecte.

Le chef de l'État, pour sa part, a démenti ces accusations le 1er octobre, lors d'une prise de parole en Hongrie, devant la diaspora congolaise. « Ce débat ne concerne ni ma personne, ni la famille politique qui est la nôtre », a-t-il dit.

L'autre son de cloche attendu est celui de l'Église catholique, dont la voix compte dans le débat politique congolais.

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