En République démocratique du Congo (RDC), le président Felix Tshisekedi n'est ni demandeur ni preneur du dialogue de « cohésion nationale » proposé par l'opposant Martin Fayulu. C'est depuis Budapest, en Hongrie, que le chef de l'État de RDC s'est prononcé après plusieurs semaines de silence autour de cet appel de Martin Fayulu, deux fois candidat malheureux aux présidentielles (2018, 2023) et qui divise l'opposition congolaise à ce jour. Précisions.
Martin Fayulu a lancé un appel au dialogue pour trouver des solutions aux problèmes que connaît la RDC, à commencer par l'insécurité dans l'Est du pays. Une proposition balayée par le président Félix Tshisekedi : « Je ne suis pas à l'origine d'une telle initiative car, pour moi, le pays n'est pas en crise politique pour chercher à tenir encore des dialogues qui vont aboutir sur des arrangements qui vont encore mettre le pays entre parenthèses. Nous ne voyons vraiment pas ni la nécessité ni l'urgence. Il n'y a pas une telle initiative qui soit en chantier quelque part. »
« Felix Tshisekedi semble ne pas mesurer la gravité des faits »
Pour la coalition Lamuka de Martin Fayulu, la proposition ne tournait nullement autour d'un partage des postes. Pour son porte-parole, Prince Epenge, le président a raté l'occasion de réunir le pays autour notamment de l'agression rwandaise : « Nous avons fait notre part. C'est un devoir constitutionnel. Felix Tshisekedi semble ne pas mesurer la gravité des faits. Nous sommes convaincus que Felix Tshisekedi n'a rien compris dans ce que nous avons fait comme proposition. Il pense que ce n'est pas le moment de fédérer les Congolais. Par contre, il pense que c'est le moment de tripatouiller la Constitution pour demeurer au pouvoir. Nous prenons acte. Dans son monde à lui, tout va bien. Mais pour le peuple congolais, tout va mal. Et donc, il faut qu'il y ait unité. »
Lamuka change de fusil d'épaule et promet des mobilisations pour dénoncer les ambitions d'une révision de la Constitution portée par le parti présidentiel. Martin Fayulu milite aussi pour des réformes électorales avant 2028, notamment celle de la commission électorale.