On a beau expliquer la situation de la Jirama, le délestage et la coupure d'eau. On n'y voit que du feu. Entre les promesses de doubler la production électrique de la Jirama, de la baisse du tarif, de la fin du délestage maintes fois annoncée et la réalité vécue par la population, il y a une grosse désillusion, une exaspération, une incompréhension et, au bout, une haute tension dans l'air. Eh oui, l'absence de tension dans les foyers crée une certaine tension palpable dans les réactions des abonnés.
Tout semble compliqué alors que l'équation est très simple. La Banque mondiale a réquisitionné un Israélien pour assainir la situation à la Jirama après une succession de DG malgaches dont la majorité ont été accusés de vol sans avoir été inquiétés, et avec des subventions annuelles de plus 300 milliards d'ariary de l'État. Résultats des courses, la Jirama est obérée de dettes envers ses fournisseurs. Le redressement durera plusieurs années d'exercice. Ron Weiss est donc investi d'une mission qui est d'assainir la situation de la Jirama coûte que coûte et quoiqu'il en coûte.
Cela doit passer obligatoirement par des mesures impopulaires et douloureuses. Ron Weiss n'est pas là pour faire les beaux yeux de la population ni pour être bien vu par le gouvernement. Et il ne fait pas dans la dentelle. Il en a fait autant au Rwanda où sa mission s'est soldée par un succès.
Il a ainsi décidé de ne plus payer les fournisseurs thermiques dont la facture astronomique a carrément anéanti la trésorerie de la Jirama. Sans l'apport des centrales thermiques (Aksaf Power, Enelec, Groupe Fraise, Jovena, Symbion Power...), dont le rôle est justement de combler le gap de la production d'Andekaleka, la puissance disponible est nettement en dessous de la demande. La situation se complique quand la décision est prise en période sèche, où le débit à Andekaleka est réduit au tiers.
Du moins, c'est l'explication fournie à la presse sur place hier.
Sans les centrales thermiques et avec le barrage d'Andekaleka handicapé, c'est pratiquement le chaos. Les activités socio-économiques sont complètement paralysées. Le pays fonctionne sous sérum, étant donné que les régions souffrent également du délestage et des coupures d'eau, même si elles ne dépendent pas d'Andekaleka.
De deux choses l'une, soit on réactionne les centrales thermiques et la situation se normalise, soit on continue le redressement avec les conséquences désastreuses du délestage et des coupures d'eau. Deux options visiblement incompatibles qui n'est pas sans rappeler la situation des années socialistes avec les premières négociations avec les bailleurs de fonds. Des mesures impopulaires comme la dévaluation du FMG, les taxes d'importation sur les PPN et les médicaments avaient été imposées pour soi-disant relancer les exportations et l'économie. À l'arrivée, il y avait la grande pénurie et le début de l'appauvrissement de la population qui continue jusqu'à maintenant.
Le dilemme est de taille mais c'est à prendre ou à laisser.