Hier, l'observatoire SAFIDY a tenu un atelier sur la participation électorale des personnes en situation de handicap. Le constat reste mitigé sur le taux de participation de ces personnes au processus .
Que tout le monde participe au processus électoral. Tel est le mot d'ordre de l'observatoire SAFIDY concernant la participation des personnes en situation de handicap aux prochaines élections municipales et communales à venir. Hier, au site Ambatonakanga, l'observatoire a tenu un atelier sur la participation des personnes handicapées aux élections : les progrès et défis persistants.
Malgré les efforts déjà fournis par des institutions telles que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ainsi que diverses organisations comme SAFIDY, EISA ou encore le KMF/CNOE, le chantier reste colossal afin que les personnes en situation de handicap puissent participer activement aux processus électoraux.
Parmi les obstacles à la participation effective des handicapés aux affaires électorales figure la difficulté d'accessibilité de ces personnes dans les lieux où se déroule l'événement, comme les bureaux de vote. Monsieur Josoa, représentant des personnes en situation de handicap, déplore la situation concernant cette accessibilité. Pour lui, « il est dans l'intérêt de tous de revoir les suggestions et recommandations afin de mieux aider les personnes en situation de handicap ».
Fetra Ravelojaona, personne en situation de handicap active en politique, témoigne de ces difficultés. À noter qu'il était le second de la liste Arema dans le district de Tana VI lors des dernières législatives. Selon lui, « la principale difficulté lors de ma candidature était l'éloignement des bureaux pour les paperasses administratives. Ces bureaux n'ont pas non plus d'infrastructures adaptées aux personnes comme moi ».
Sensibilisation
Il a également mis l'accent sur l'hypocrisie de l'électorat. « Quand j'ai effectué des descentes sur le terrain lors de la campagne électorale, les gens étaient euphoriques en voyant ma volonté malgré mon handicap. Pourtant, je sentais instantanément de l'hypocrisie sur la plupart des visages. Et cela s'est vérifié lors du vote », s'exclame-t-il.
Selon les statistiques de la Ceni lors des dernières élections législatives, 5 189 personnes handicapées ont pu participer au scrutin. Ces chiffres sont biaisés selon Falihery Razafindrakoto de l'observatoire SAFIDY. D'après ses explications, « environ 80 % des handicaps sont invisibles, rendant difficile leur identification par simple observation. Les données actuelles ne reflètent pas la réalité de la participation des personnes handicapées, qui pourrait être largement sous-estimée ».
À cet effet, SAFIDY propose quelques recommandations pour l'effectivité de la participation des handicapés aux processus électoraux. De prime abord, l'observatoire trouve que des améliorations sont nécessaires au niveau des politiques publiques. Le but étant de garantir une véritable inclusion des personnes handicapées dans les processus électoraux. SAFIDY exhorte également le renforcement des sensibilisations et de l'accompagnement à tous les niveaux afin de faciliter leur participation.
Des chiffres à retenir
· 4 % des membres du bureau de vote étaient des personnes handicapées (à la présidentielle 2023)
· 2,3 % des candidats ont eu des délégués de vote en situation de handicap (à la présidentielle 2023)
· 7 % des membres des CLRE étaient des handicapés (refonte de la liste électorale 2023)
· 0,6 % des délégués de vote était des handicapés (lors des législatives du mois de mai)