Le gouvernement centrafricain et les Nations Unies ont signé cette semaine un protocole d'accord pour protéger les enfants associés aux forces et groupes armés.
« Désormais, en conformité avec la loi internationale et nationale, les enfants sont reconnus comme des victimes et il est prévu qu'une fois sortis des forces ou du groupe armé dans lesquels ils avaient été incorporés, ils soient remis dans un délai de 24 heures vers des autorités civiles que sont les services concernés du ministère de la Promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l'enfant ou l'UNICEF ou les intervenants de la société civile agréés dans le domaine de la protection de l'enfant », a indiqué ce mercredi la porte-parole de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), Florence Marchal, au cours d'une conférence de presse à Bangui.
Signé par la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Témon, et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Valentine Rugwabiza, « les directives de mise en oeuvre de cet accord énoncent clairement toutes les étapes à réaliser dans le cadre du transfert des enfants associés aux forces et groupes armés vers les autorités civiles », a fait savoir la porte-parole.
Processus initié en 2017
Cet accord sur lequel les équipes des Nations Unies et celles du gouvernement travaillaient depuis 2017 stipule que « les enfants associés aux forces et groupes armés sont reconnus comme les enfants qu'ils n'auraient jamais dû cesser d'être. Des enfants qui vont à l'école, qui jouent, qui sont soignés, des enfants dont le droit à l'innocence avait été ignoré jusqu'alors ».
Jusqu'à la signature du protocole d'accord, « les enfants associés aux forces et groupes armés étaient arrêtés par les forces de défense et de sécurité nationales et faisaient l'objet d'un long processus judiciaire », a dit la porte-parole soulignant qu'« ils pouvaient être placés en détention ».
Le soutien de la MINUSCA répond au mandat de protection des civils de la Mission, en sachant que les enfants font partie des catégories de civils les plus vulnérables. La MINUSCA accompagnera également la mise en oeuvre de ce Protocole d'accord en effectuant des plaidoyers, des formations et des sensibilisations des communautés et des parties au conflit.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, a salué cet accord qui s'applique aux forces gouvernementales, aux communautés et aux groupes armés.
« Je félicite les autorités pour la signature de ce Protocole de transfert, qui marque l'aboutissement d'un processus initié il y a sept ans. Il est désormais important de commencer à mettre en oeuvre le Protocole de transfert dès que possible », a déclaré Virginia Gamba dans un communiqué de presse.