Entre variations des montants d'un commerçant à un autre, les prix des denrées alimentaires (viande, poissons, pommes de terre...) ont fini de martyriser le panier de la ménagère. A Rufisque, les commerçants dictent leur loi sur le marché en invoquant mille et une raisons pour justifier la hausse des prix, au grand détriment de leurs clientes.
Au marché de Rufisque, les prix varient d'un commerçant à un autre. Le sac de riz de 50 kilos, le sac de pomme de terre et d'oignons n'ont pas le même prix chez tous les grossistes. D'après un vendeur en gros sis au marché de Rufisque, chez lui « le prix du sac de riz de 50 kilos parfumé s'élève à 24000F, le non parfumé à 18000F. Le sac de pomme de terre se vend à 14750 F alors que pour l'oignon, le prix s'élève à 16500 F».
Il poursuit en soulignant que « les prix ne sont pas les mêmes chez tous les grossistes. Souvent, il y a une différence de 200F, 250F voire même 500 F ». La hausse des prix de ces denrées alimentaires se prolonge jusqu'aux vendeurs en détails et ce sont les clients en l'occurrence, les ménagères qui sont les premières victimes de ces variations. Pour Mamadou, un vendeur en détail, ses pairs sont contraints d'augmenter les prix afin de combler les manques qu'ils enregistrent au moment de l'achat des denrées alimentaires.
D'ailleurs, cette raison est avancée par beaucoup de ses camarades qui confient que « souvent chez le grossiste, le prix des produits est élevé alors que le sac d'oignon ou de pomme de terre n'atteint pas le poids demandé. En outre, il y a le transport des produits qui est coûteux. On espère récupérer toutes ces dépenses en augmentant le prix avec une faible bénéfice».
Plus loin, un boucher estime que le prix du kilo de viande n'a pas changé et qu'il est resté à 4200 F depuis longtemps. II est aussitôt démenti par une cliente : « le prix du kilo de la viande a augmenté durant ces derniers temps car le kilo, on pouvait l'avoir à 3000f ». Et de poursuivre : « Les denrées alimentaires sont chers, les prix changent du jour au lendemain.
Aujourd'hui, je suis venue au marché en espérant avoir de quoi préparer la sauce pour une semaine mais les prix des légumes ne me le permettent pas là, je suis obligée d'acheter seulement ce dont j'aurai besoin pour préparer le repas et rentrer jusqu'à un autre jour ». Dans la foulée, elle dira : « Les carottes, n'en parlons pas.
Tu vois ce tas de 3 carottes très petites à 300F, le kilo est à 1000f et c'est maximum 7 carottes. C'est vraiment déplorable ». La vendeuse de poisson Amina, sise au quai de Rufisque, choisit de ne pas faire dans la langue de bois. « Le lot de poissons comportant parfois 4 à 5 poissons que je vendais à 2000F, est aujourd'hui à 5000F ». Une hausse qui ne laisse aucune liberté de manoeuvre aux clients.