Gabon: «La Constitution qui risque d'être soumise à référendum divise les Gabonais», juge le sénateur Jean-Rémy Yama

Au Gabon, le leader de la coalition des syndicats des fonctionnaires, Dynamique unitaire (DU), Jean-Rémy Yama, avait été libéré le 5 septembre 2023 sur ordre du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Il était en prison depuis février 2022, poursuivi sous l'ancien régime pour détournement et abus de confiance. Près d'un an plus tard, celui qui a été nommé sénateur de la transition affiche son désaccord avec le général Oligui Nuguema sur le projet de nouvelle Constitution qui doit être soumis à référendum. « Il soutient cette Constitution parce que les gens autour de lui lui ont dit que c'était bon. »

Au Gabon, après une année de silence, Jean-Rémy Yama, ancien leader syndical sorti de prison par les militaires au pouvoir après 7 mois de détention, a pris la parole.

Dans une conférence de presse le 2 octobre 2024 à Libreville, il a regretté que la justice n'ait toujours pas vidé les procédures pour lesquelles l'ancien régime l'avait jeté en prison, pour destruction de biens publics, détournement et abus de confiance.

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui pris le pouvoir après le coup d'État du 30 août 2023 contre Ali Bongo Ondimba, l'a nommé sénateur de la transition.

« Ce ne serait pas bien qu'on aille divisés au référendum »

Jean-Rémy Yama a profité de cette sortie pour conseiller au président Oligui Nguema de retirer le projet actuel de Constitution. « La Constitution gabonaise actuelle, qui risque d'être soumise au référendum, divise les Gabonais, assure-t-il au micro de notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma. C'est pourquoi j'ai demandé, je lance un appel, au président de la République, qui a le dernier mot, pour qu'un consensus soit trouvé, comme en adoptant la Constitution de 1991, qui a fait l'unanimité chez tout le monde. Ce ne serait pas bien pour le Gabon qu'on aille divisés au référendum. La balle est dans le camp du président ».

Interrogé sur le fait de savoir si cette prise de position contre le projet de nouvelle Constitution n'est pas une forme « d'ingratitude » de la part Jean-Rémy Yama envers Brice Clotaire Oligui Nguema alors que ce dernier a fait sortir l'ex-leader syndical de prison, a rétabli son salaire et ses normes parlementaires, l'intéressé réplique : « Il soutient cette Constitution parce que les gens autour de lui lui ont dit que c'était bon. Vous savez, personne ne naît dictateur, on le devient. On devient dictateur à cause de l'entourage, à cause du pouvoir qu'on donne à quelqu'un. Et donc, moi, je ne suis pas contre le président Oligui. Ce n'est pas de l'ingratitude. Moi, je continuerai à soutenir l'attention. Le président a besoin qu'on lui dise la vérité. Et donc, ce n'est pas une trahison de mon point de vue. »

Les députés et sénateurs de la transition réunis en assemblée constituante ont achevé le 22 septembre 2024 l'examen du projet de Constitution, étape-clé vers le retour à un régime civil promis par la junte après le coup d'État de 2023 qui a marqué la fin de la dynastie Bongo.

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