Au Mali, la famille de feu Ali Farka Touré lance un appel. Le guitariste et chanteur, décédé en 2006, a décroché durant sa carrière trois Grammy Awards, récompense importante décernée chaque année aux États-Unis. Le premier en 1995, dans la catégorie « meilleur album de musique du monde », Talking Timbuktu. Ce trophée, un gramophone doré fabriqué en zinc et non en or, a été volé dans la maison familiale, dans le petit musée créé pour honorer la mémoire de ce géant de la musique africaine. Ses proches appellent donc à la restitution de ce trophée, emblème de la culture malienne.
Soukora est l'un des dix titres de l'album Talking Timbuktu. Lorsqu'il décroche son premier Grammy pour cet album majeur, Ali Farka Touré a 56 ans.
C'est son fils, Vieux Farka Touré, en rentrant de tournée, qui a découvert le vol de ce trophée important pour le musicien et pour le Mali. « Ça fait vraiment mal, ça fait très, très mal, et je ne vois pas comment on peut avoir l'idée de voler cela, se désespère-t-il au micro de Guillaume Thibault. Ce n'est même pas l'héritage de la famille Ali Farka, c'est l'héritage du Mali ! Et c'est l'un des Grammy les plus importants car c'est le premier obtenu par le Mali ».
Afel Bocoum est le neveu d'Ali Farka Touré. Il a été à ses cotés sur scène toute sa carrière et déplore la disparition du premier trophée, du premier Grammy de son oncle qui ne chantait justement que le travail et le respect. « C'est voler la racine du blues, c'est voler notre identité culturelle, s'insurge-t-il. Et c'est ce qu'Ali chante, il chante le travail, il chante la tolérance ».
Après avoir déclaré le vol aux autorités, Vieux farka Touré et la famille de feu Ali Farka Touré attendent désormais la restitution, le retour à la maison du Grammy Award. « On ne cherche pas de problèmes, on ne cherche pas à amener la personne en prison, tempère Vieux Farka Touré. Toute personne de bonne volonté qui l'a, ce que l'on cherche c'est de ramener ce Grammy et de le remettre à sa place. C'est tout ».