Congo-Kinshasa: Devant la diaspora congolaise à Budapest - Félix Tshisekedi dit non au dialogue national !

Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi Tshilombo, a récemment exprimé son opposition à l'appel au dialogue national lancé par l'opposant Martin Fayulu. Lors d'une rencontre avec la Communauté Congolaise à Budapest, Capitale de la Hongrie, mardi 1er octobre 2024, le Chef de l'Etat a déclaré que le pays n'était pas en crise politique nécessitant un tel dialogue.

Depuis plusieurs semaines, Martin Fayulu appelle au dialogue entre les forces politiques et sociales congolaises pour aborder les multiples crises que traverse le pays notamment, la situation sécuritaire dans l'est de la RDC. Sur ce, le leader d'Engagement Citoyen pour le Développement (ECIDé), a insisté sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale et de trouver de solutions aux problèmes de gouvernance, de corruption et des droits humains.

Cependant, le Président Tshisekedi a rejeté cette initiative, affirmant que le pays ne traverse pas de crise politique justifiant un dialogue national. Il a souligné que cette proposition ne venait pas de sa famille politique, mais de ceux qui souhaiteraient dialoguer avec lui. Par contre, il a réitéré sa disponibilité à discuter avec tous les acteurs politiques dans le respect des lois et sans intimidation.

"Je ne suis pas à l'origine d'une telle initiative, car pour moi le pays n'est pas en crise politique pour chercher à obtenir de dialogue qui va aboutir sur des arrangements qui vont mettre le pays entre parenthèses. Nous ne voyons ni la nécessité et encore moins l'urgence mais comme toujours, je reste les bras ouverts pour parler avec quiconque le voudrait.

De là nous informons que ce débat ne concerne ni ma personne, ni la famille politique qui est la nôtre. Ceux qui parlent de dialogue évoquent peut-être leur volonté de parler avec nous et je le dis que la disponibilité est là. Tout congolais a le droit au débat, à droit au dialogue même avec le Chef de l'Etat s'il le désire mais en tenant compte du respect de la Loi et ne pas venir avec des vociférations", a déclaré le Président de la République Félix Tshisekedi, devant la communauté congolaise à Budapest.

Le président de l'ECIDé, qui a déjà exprimé des critiques acerbes envers le gouvernement actuel, a appelé à un dialogue inclusif pour aborder les problèmes pressants tels que la corruption, la sécurité et les droits humains. Selon lui, un tel dialogue serait nécessaire pour rassembler toutes les forces vives de la Nation et améliorer le bien-être des congolais. Toutefois, le Président Tshisekedi semble croire que de telles initiatives pourraient mener à plus de division et à une instabilité exacerbée dans une période déjà vulnérable.

La proposition de Fayulu a suscité des réactions mitigées au sein de la classe politique congolaise. Certains voient dans cet appel une tentative d'intégrer les institutions sous la direction de Félix Tshisekedi, tandis que d'autres soutiennent l'idée d'un dialogue pour résoudre les crises actuelles. Malgré le rejet de cette proposition, le débat sur la nécessité d'un dialogue reste ouvert et continue de diviser l'opinion publique.

Le rejet de l'appel au dialogue par le Président de la République soulève de questions sur l'état de l'opposition en RDC. Certains observateurs politiques notent que cette décision pourrait aggraver les tensions entre le gouvernement et les partis d'opposition, particulièrement ceux qui se réclament de l'héritage du défunt président de l'UDPS Etienne Tshisekedi. Les dissensions au sein de l'opposition pourraient également affaiblir la capacité de Martin Fayulu à mobiliser un soutien populaire significatif.

Cette situation met en lumière une dynamique complexe où la quête d'un consensus national se heurte à la résistance d'un pouvoir en place. La RD Congo, riche, en ressources naturelles, est un pays dont la stabilité est cruciale pour l'équilibre économique et politique de l'Afrique centrale.

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