Le procès de l'activiste Ivann Bibi (photo), accusé de posses sion de cannabis, a été appelé lundi devant le tribunal de Curepipe. Me Rama Valayden, avocat de la défense, avait soumis une nouvelle motion demandant à la police de procéder à des analyses ADN et à des relevés d'empreintes digitales sur les pièces à conviction. Cette requête avait été acceptée par le magistrat et la police devait, lors de l'audience de lundi, faire état de développements au sujet des démarches entreprises pour relever les empreintes et autres preuves.
Bien que les enquêteurs aient été présents lors de l'audience du 24 septembre, un officier de l'Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) Flying Squad a affirmé ne pas avoir connaissance de cette demande d'analyse ADN et d'em preintes, de même que la motion acceptée par le magistrat exigeant la présentation des résultats dans un délai de deux semaines. Face à cette situation, le magistrat a ordonné à la police de réaliser les analyses ADN et d'em preintes, et de soumettre les résultats d'ici le 11 octobre, date de la prochaine audience.
Lors de l'audience, la défense a aussi rappelé que depuis plus de neuf mois, la police n'avait toujours pas effectué ces analyses, bien que la défense ait formulé cette demande dès les premiers jours suivant l'arrestation d'Ivann Bibi. Or, l'enquêteur a soutenu n'avoir jamais reçu les procès verbaux d'audience datés du 19 janvier 2024, où la requête était pourtant clairement énoncée.
Ivann Bibi et son équipe légale ont exprimé leur consternation devant ce qu'ils perçoivent comme une tentative délibérée de la police de retarder l'enquête, en négligeant les procédures d'investigation de base depuis près de neuf mois. De plus, ils ont rappelé que, lors de l'arrestation d'Akil Bissessur en août 2022, la police avait rapidement procédé aux relevés d'ADN et d'empreintes, et soumis les résultats au tribunal dans les délais impartis, sur ordre de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath.
Me Rama Valayden avait déposé une motion pour demander l'annulation des charges provisoires qui pèsent contre son client, soit pour «possession illégale de drogues dangereuses en vue de distribution» et «obstruction volontaire et illégale des agents publics dans l'exercice de leurs fonctions en empêchant les officiers de l'ADSU d'accéder à son domi cile». Le bureau du Directeur des poursuites publiques a, à ce stade, objecté à cette motion, arguant que l'enquête policière n'était pas encore terminée.
Ivann Bibi avait été arrêté le 18 janvier à son domicile à Vacoas. Selon la police, une certaine quantité de cannabis avait été retrouvée en sa possession. Toutefois, Ivann Bibi affirme qu'il s'agit d'une tentative de plantation de drogues chez lui.