Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet du département de Mayotte d'organiser des « vols groupés » pour reconduire les ressortissants de République démocratique du Congo (RDC) dans leur pays.
Avec notre correspondante à Mayotte, Lisa Morisseau
Le nouveau ministre français de l'intérieur, Bruno Retailleau, a affirmé mercredi devant l'Assemblée nationale que des vols groupés seront mis en place à Mayotte pour reconduire les étrangers en situation irrégulière originaire de la région des Grands Lacs vers la RDC.
Ce département français de l'archipel des Comores accueille de très nombreux migrants. Beaucoup viennent des iles voisines de la Fédération des Comores. Mais, ces dernières années, c'est aussi devenu un lieu d'exil pour des Congolais fuyant la guerre dans l'est de leur pays.
Ils sont en effet nombreux à tenter leurs chances à Mayotte. Mais quand ils arrivent sur le territoire, la réalité est brutale. Jusqu'au mois d'août dernier, les ressortissants d'Afrique des Grands Lacs se sont retrouvés à vivre dans la misère dans le stade de Cavani, à Mamoudzou, la ville principale. Jusqu'à 700 migrants y étaient rassemblés.
Une présence qui a suscité l'hostilité de la population locale. La préfecture a alors procédé à plusieurs évacuations : 300 Africains, qui ont obtenu le statut de réfugiés, ont par exemple été envoyés en métropole en février. Au mois d'août, ce camp a finalement été entièrement démantelé et les migrants ont été transférés vers des centres d'accueil pour étudier leur situation administrative.
Alors qu'ici, l'immigration africaine cristallise les tensions, les annonces de Bruno Retailleau sont saluées, par exemple par Mansour Kamardine, ancien député Les Républicains. Il se dit « heureux de la fermeté affichée » par le ministre. Du côté des associations humanitaires, en revanche, c'est l'inquiétude qui domine. Elles craignent d'avoir plus de difficultés financières pour mener leurs actions.