Le gouvernement a officiellement lancé, le 3 octobre, à Brazzaville, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l'étude sur la pauvreté multidimensionnelle qui débouchera sur la mise en place d'un comité de pilotage de l'élaboration de l'Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM).
L'IPM est un outil de mesure complet pouvant fournir une compréhension holistique de la vie des personnes pauvres tout en permettant une élaboration plus efficace et efficiente des politiques visant à faire reculer la pauvreté. La représentante résidente du Pnud au Congo, Adama-Dian Barry, a rappelé que les pays de tous les continents ont adopté des IPM nationaux officiels pour, entre autres, apprécier les tendances, l'efficacité des politiques de réduction de la pauvreté ; réorienter la politique de planification nationale ; redéfinir les priorités pour parvenir aux ODD ; améliorer la coordination intra-gouvernementale entre les ministères, les allocations budgétaires et la formulation des politiques en général.
« Pour la République du Congo, l'IPM constituera un outil efficace permettant de guider les actions coordonnées entre plusieurs ministères, fixer des objectifs et des cibles claires pour chaque indicateur et servir d'outil de suivi et de reddition de comptes au niveau gouvernemental en lien avec les priorités nationales, telles que définies dans le Plan national de développement (PND) 2022-2026 », a déclaré Adama-Dian Barry.
Elle a également rassuré la partie congolaise que le comité de pilotage pour l'élaboration du rapport sur la pauvreté multidimensionnelle bénéficiera de l'assistance technique du Pnud en partenariat avec l'Initiative d'Oxford sur la pauvreté et le développement humain (Oxford Poverty and Human Development Initiative, OPHI). Selon elle, cette assistance technique d'OPHI se fera à travers le transfert des compétences dans le but de rendre autonomes et indépendanted les ressources humaines locales pour l'élaboration du présent et futur rapport sur la pauvreté multidimensionnelle en République du Congo.
« Je voudrais ainsi lancer un appel à tous les partenaires au développement à apporter leur précieux appui et leurs bonnes expériences à la réussite de ce processus que nous engageons en ce jour. S'il faut encore le rappeler, l'Indice de pauvreté multidimensionnelle tant attendu sera, je l'espère, un outil de travail, une référence pour toutes et tous qui investissez sur l'amélioration des conditions de vie des Congolais », a-t-elle précisé.
Lançant l'atelier de mise en place du comité de pilotage de l'élaboration de l'IPM en République du Congo, la ministre du Plan, de la Statistique et de l'Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a rappelé que l'élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde (l'ODD1), la lutte contre la faim (ODD 2) ainsi que la réduction des inégalités (ODD 10) constituent une priorité gouvernementale.
« Dans cette démarche, il est plus qu'urgent et indispensable de disposer d'un indicateur multidimensionnel, capable de refléter les multiples privations et difficultés auxquelles nos populations pauvres sont confrontées. Ce type d'indicateur permettra de mieux comprendre non seulement l'intensité de la pauvreté, mais aussi sa composition.
En tant qu'outil essentiel pour élaborer des politiques publiques efficaces, l'IPM joue un rôle crucial dans la compréhension des différentes dimensions de la pauvreté dans notre pays et dans le développement de stratégies appropriées pour lutter contre celle-ci », a-t-elle souligné, précisant que cet atelier inaugural marque le début d'un processus à la fois ambitieux, rigoureux, mais crucial.
Ainsi, le gouvernement, avec l'appui du Pnud et du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), s'attelle, a-t-elle rappelé, à la mise en place d'un comité de pilotage pour l'élaboration de l'IPM suivant une approche participative et inclusive. « Pour répondre efficacement aux défis de la pauvreté, il est impératif que nous unissons nos efforts. Les données recueillies dans cette démarche ne serviront pas uniquement aux décideurs nationaux, mais seront également mises à la disposition de nos partenaires techniques et financiers, des organisations non gouvernementales, des chercheurs et de la société civile », a conclu Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.